ON SAVAIT que le syndrome de l'X fragile est associé au gène Fmr1 porté par le chromosome X. On sait maintenant un peu mieux par quel mécanisme l'altération de ce gène provoque le syndrome de retard mental et les anomalies somatiques qui lui sont associées. Ces progrès, qui ont conduit à désigner deux voies neurochimiques, pourraient faire espérer le développement d'un traitement.
La région du chromosome X située autour du gène Fmr1 semble plus étroite que la normale, d'où le nom de « fragile ».
Les recherches de l'équipe de Kimberly Huber (Dallas, Texas) ont été menées sur un modèle murin d'X fragile, des souris knock-out pour le gène Fmr1. Elles révèlent une altération de la communication entre des neurones situés dans l'aire CA1 de l'hippocampe. L'hippocampe est impliqué dans la mémoire et l'apprentissage, et la région CA1 a besoin d'une synthèse rapide de protéines. Le Dr Kimberly et le Dr Jennifer Ronesi (en postdoctorat) ont mené leurs investigations sur une protéine nommée Homer, qui sert de support structural au système glutamatergique.
Les souris défectives pour le gène Fmr1 présentent un dysfonctionnement du système médié par le glutamate, avec une déconnexion de la voie Homer-glutamate. Normalement, au cours des situations d'apprentissage, le glutamate a un effet sur les neurones qui provoque une modification des charges électriques des cellules et induit la synthèse de protéines. Dans le syndrome de l'X fragile, les cellules de l'hippocampe sont peu propices à réaliser les nouvelles protéines nécessaires à l'apprentissage et à la mémoire. La protéine Homer est essentielle à ce fonctionnement et pourrait donc représenter une voie d'abord thérapeutique.
Les chercheurs ont aussi découvert que l'acétylcholine est impliquée dans les mêmes processus de synthèse protéique. Et que le modèle animal d'X fragile présente aussi des altérations portant sur cette voie.
K. Hubert et coll. suggèrent de ce fait «qu'un traitement qui affecte le système acétylcholinergique pourrait être un complément ou une alternative aux médicaments ciblant la voie du glutamate».
« The Journal of Neuroscience », 16 janvier 2008.
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