L’?étude PLEIAD a analysé les mouvements des personnes âgées entre les EHPAD (établissements d'hébergement des personnes agées dépendantes) et l'extérieur. L’âge des résidents, souvent des femmes, est de 85,7 ans en moyenne avec une dépendance d’autant plus importante qu’il existe une maladie d’Alzheimer (MA). Admissions, sortie, réadmissions créent un mouvement perpétuel et un résident sur 4 a été transféré dans les 3 derniers mois. Les hospitalisations sont décidées le plus souvent en urgence pour une pathologie somatique dans 70% des cas, les autres causes étant neuropsychiatriques ou traumatiques. Les troubles du comportement, notamment dans la MA, conduisent à une surprescription de neuroleptiques et parmi les résidents adressés à l’hôpital, 20% en prennent au moins trois. En revanche, seulement un patient diagnostiqué sur deux est traité par un anti-Alzheimer et pour le Pr Françoise Forette (hôpital Broca, Paris) : « des progrès restent à faire dans le bilan diagnostique et la mise en route de traitements anti-Alzheimer qui devraient pouvoir être du ressort du médecin coordonnateur ».
La prévention en avant
Parallèlement à ces transferts répétés, les facteurs de fragilisation tels que chutes, contention et perte de poids s’aggravent et le taux de dépendance lourde double quasiment après une hospitalisation pour atteindre 66% des patients Alzheimer. Il faut souligner que15% des EHPAD ont une infirmière de nuit et un médecin coordonnateur 2 jours par semaine Pour le Pr Forette « Il serait peut-être possible d’éviter certaines hospitalisations en renforçant l’encadrement médical, en créant des équipes mobiles de gériatrie hors les murs et en développant les filières gériatriques pour diminuer les taux d’hospitalisation et les rendre moins délétères quand elles sont indispensables. Hiérarchiser et donner les bons médicaments peut limiter la polymédication tout en évitant la sous- médication. ».
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