Dépistage
Les tests de dépistage (Trophatop et Phadiatop) s'appuient sur la mise en évidence d'une positivité à un mélange de trophallergènes ou de pneumallergènes sans identification individuelle. Leur réponse est positive ou négative. En cas de positivité, le patient est adressé à l'allergologue pour des tests cutanés. Certains allergènes ne font pas partie de ces tests de dépistage.Les IgE totales
Vingt pour cent de la population générale non atopique a un taux d'IgE totales supérieur à 150 UI/ml et des sujets allergiques peuvent avoir un taux normal. Présents dans certaines pathologies parasitaires et certaines hémopathies, les IgE totales comme l'hyperéosinophilie ne sont pas spécifiques des phénomènes allergiques.
Leur prescription est autorisée dans les cas suivants : polysensibilisation, eczéma atopique, urticaire chronique, certaines parasitoses ou viroses, l'aspergillose broncho-pulmonaire, le syndrome de Wiskott-Aldrich ou de Buckley.
Les IgE spécifiques
Le dosage des IgE spécifiques s'effectue classiquement après les tests cutanés. Dans certaines circonstances, ces derniers ne peuvent être réalisés (grossesse en cours, eczéma généralisé, prise de ß-bloquants per os ou collyre, extrait allergénique indisponible) ou ininterprétables (dermographisme, réactivité cutanée insuffisante). La recherche d'IgE spécifiques est alors utile. Les demandes au biologiste doivent être spécifiques de chaque allergène.
• Les IgE spécifiques concernant les allergènes recombinants
Le dosage des RAST d'allergènes recombinants constitue une avancée non négligeable dans la prise en charge de la maladie allergique. Destinés plutôt aux allergologues, ces examens permettent d'affiner un diagnostic d'allergie aux pneumallergènes (dosage d'IgE spécifiques d'allergènes majeurs et mineurs du bouleau dans un but bien spécifique, comme la suspicion d'allergies croisées alimentaires ou polliniques, avec prédiction de possibles réactions cliniques associées) ou aux trophallergènes (allergènes recombinants utiles dans le suivi de l'allergie à l'arachide, par exemple). Leur prescription et leur interprétation sont plutôt pour l'instant du domaine du spécialiste.
Le test semi-quantitatif : CLA
Il ne représente en aucun cas un test de dépistage ou de diagnostic. Il a sa place dans un bilan d'allergie alimentaire sans allergène précis retrouvé par l'interrogatoire. Son résultat doit toujours être confronté à la clinique et aux tests cutanés.Aucun régime d'exclusion ne peut être fondé sur ce test.
Tryptase et histamine sériques
Ces deux examens plus spécialisés ont leur utilité dans le diagnostic du choc anaphylactique. Le prélèvement de la tryptase sanguine s'effectue dans les trois heures suivant le choc et vingt-quatre heures plus tard ; sa demande est accompagnée d'informations fort utiles : l'heure du prélèvement et du choc. Ce dosage est plus spécifique que l'histamine.
Comment faire une demande d'IgE spécifique ?
Contrairement à ce qui doit être fait avant la pratique d'un test cutané, les antihistaminiques n'ont pas besoin d'être arrêtés avant l'examen.
La demande doit être spécifiée : ne pas demander simplement, par exemple, IgE spécifique pneumallergène (trop vague car les pneumallergènes sont légion) ou IgE spécifiques acariens, mais préciser qu'il s'agit, par exemple, du dosage IgE spécifique Dermatophagoides pteronyssinus et/ou farinae. On peut aussi, selon l'interrogatoire et les tests cutanés, préciser qu'il s'agit de documenter une allergie au chat, chien, bouleau, phléole (graminée) ou latex, etc. ; le laboratoire sait alors à quoi s'en tenir.
La nomenclature
1. Le trophatop et le phadiatop ne peuvent être cumulés avec les dosages d'IgE totales ou d'IgE spécifiques, dont les plus connus sont les RAST.
2. Le dosage d'IgE totales ne doit en aucun cas être cumulé avec les tests de dépistage ou le dosage des IgE spécifiques.
3. La demande d'IgE spécifiques selon la nomenclature doit se limiter à la prescription concomitante de 5 RAST par famille (5 pneumallergènes et 5 trophallergènes), 5 venins d'hyménoptères, 1 RAST au latex et 5 médicaments (curares, bêta lactamines). Pour ces derniers, les RAST demandent à être plus performants et leur négativité n'exclut pas une allergie médicamenteuse. Chaque dosage d'IgE concernant des recombinants entre dans le cadre de la nomenclature.
4. Pour les tests semi-quantitatifs, un seul test est remboursé (pneumallergènes ou trophallergènes ou mixte), non cumulable avec les IgE totales, les IgE spécifiques (RAST) ou les tests de dépistage.
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