AFIN DE FAIRE bénéficier un plus grand nombre de femmes d'un dépistage de la trisomie 21, des prélèvements sanguins spécifiques sont effectués au cours de la grossesse. C'est l'analyse de ces données associée à la réalisation d'échographies anténatales qui permet d'estimer le risque chez les femmes qui ne bénéficient pas, en raison de leur âge, d'un dépistage par amniocentèse. Au deuxième trimestre, l'estimation du risque de trisomie 21 est fondée sur le taux d'alpha foeto-protéine (risque majoré lorsque ce taux est bas), valeur qui permet aussi de prédire le risque de non-fermeture du tube neural (risque élevé lorsque la valeur du taux est élevée). Or, selon un travail publié dans « Am J Obst Gynecol », le taux d'alpha foeto-protéine des mères atteintes de diabète de type 1 ou 2 est proportionnellement plus faible que celui des femmes tout-venant. Pour préciser la valeur du facteur d'ajustement qu'il faudrait utiliser chez les femmes diabétiques afin de ne pas sous- ou surestimer le risque de malformation, l'équipe du Dr Loralei Thornburg (Rochester) a procédé à une analyse sérique à différents moments de la grossesse chez 77 femmes atteintes de diabète de type 1, 75 atteintes de diabète de type 2 et de 304 femmes-témoins appariées. La valeur moyenne du taux d'alpha foeto-protéine s'établissait à 1,06 pour les sujets contrôles, contre 0,86 pour les diabétiques de type 1 et 0,70 pour les diabétiques de type 2.
Un facteur de correction de 10 %.
Globalement, il faut donc appliquer un facteur de correction de 10 % pour utiliser à bon escient l'alpha foeto-protéine dans la détermination du risque de trisomie 21 ou de non-fermeture du tube neural.
Dans ce même numéro de la revue « Am J Obst Gynecol », une équipe de foeto-pathologistes d'Atlanta analyse une grande cohorte de 13 030 enfants nés avec une malformation foetale (actuellement, un enfant sur trente-trois dans le pays) et de 4 895 témoins appariés afin de déterminer les malformations les plus représentées chez les enfants nés d'une mère atteinte de diabète prégestationnel ou gestationnel. Globalement, le taux de malformations uniques ou multiples était systématiquement plus élevé quel que soit le type de diabète, mais l'incidence était moins significative lorsque les troubles de la glycémie s'étaient déclarés en cours de grossesse. Parmi les malformations les plus à risque, on note les maladies du système nerveux central (anencéphalie, spina bifida, hydrocéphalie.), pathologies dont on peut prédire l'existence en pratiquant une analyse du taux d'alpha foeto-protéine.
« Am J Obst Gynecol », 199, 290.
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