LA DECISION DES coordinations d'engager un mouvement de déconventionnement national suscite des réactions diverses de la part des syndicats de médecins libéraux. La Fédération des médecins de France (FMF) et Alliance l'approuvent. La Confédération des syndicats médicaux français (Csmf) la comprend et le Syndicat des médecins libéraux (Sml) la regrette. « Quand on voit le comportement de certaines caisses primaires d'assurance-maladie (Cpam), on comprend le désarroi des médecins spécialistes », affirme le Dr Michel Chassang. Allusion au déconventionnement de vingt-cinq médecins spécialistes par les caisses ces dernières semaines (« le Quotidien » du 20 avril). La semaine dernière, le président de la Csmf s'était adressé à Xavier Bertrand, ministre délégué à l'assurance-maladie, pour s'inquiéter d'une initiative de la Cpam d'Annecy. Celle-ci projetait d'appeler ses assurés à dénoncer les médecins spécialistes de secteur I pratiquant des « dépassements d'honoraires sans justification ». Thierry Febvre, directeur-adjoint de la caisse de Haute-Savoie, a depuis rectifié le tir. Il précise que la lettre d'information définitive « présentera la situation de manière moins polémique car la majorité des médecins spécialistes du département respectent les tarifs ».
Conscient du malaise des médecins spécialistes et de l'urgence de leurs revendications, le Dr Chassang ajoute qu' « ils feraient une erreur en ne montant pas dans le trainde la réforme de l'assurance-maladie, bien lancé ».
Après avoir appelé le gouvernement à arbitrer les conflits entre les spécialistes et les caisses, le Dr Jean-Claude Régi manifeste une nouvelle fois son soutien aux coordinations. « Le déconventionnement solidaire est la seule arme dont disposaient les médecins. Il a été adopté à la quasi-unanimité, c'est bien le signe d'un désespoir absolu », déclare le président de la FMF.
Fataliste, le Dr Felix Bénouaich, qui préside Alliance, n'imaginait pas d'autre issue: « On savait que ça allait éclater un jour ou l'autre. Les choses traînent depuis tellement longtemps. Les spécialistes sont soumis au règlement conventionnel minimal (RCM) depuis dix ans, les contrats de pratique professionnelle (CPP) n'ont rien résolu, les problèmes des assurances professionnelles ne sont pas réglés... Alliance est solidaire de ce mouvement de déconventionnement, qui peut représenter un signal fort à l'aube de la réforme de l'assurance-maladie. »
Le SML veut calmer le jeu.
Le Dr Dinorino Cabrera, président du SML, ne partage pas ce point de vue. Il estime que les déconventionnements solidaires n'ont plus de sens maintenant que le gouvernement a engagé des réformes et s'apprête à proposer des solutions aux spécialistes . « Je comprends les problèmes des médecins spécialistes et j'ai toujours apporté mon soutien à ceux qui prenaient le secteur II, mais le moment est venu de calmer le jeu, pas de jeter de l'huile sur le feu », déclare-t-il.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature