« Il faut changer l'image que nous avons des patients atteints de BPCO. Ce ne sont pas que des hommes fumeurs, de plus de 60 ans », a estimé le Pr Stephen Rennard (Nebraska, Etats-Unis).
« La BPCO reste sous-diagnostiquée, en partie du propre fait des patients qui fondent peu d'espoirs sur son traitement, qui n'imaginent même pas aller mieux », poursuit le Pr Rennard.
Aux Etats-Unis, la bronchite chronique obstructive est la quatrième cause de morbi-mortalité par pathologies chroniques ; elle est classée au cinquième rang des priorités sanitaires mondiales en 2020.
Une étude auprès des patients et des praticiens
L'étude Confronting COPD in North America and Europe, coordonnée par GlaxoSmithKline, a été conduite auprès de professionnels de santé et des patients pour apporter des réponses aux interrogations qui persistent sur la bronchite chronique : prévalence de la maladie, taux de mortalité, nature et sévérité des signes cliniques, évaluation du handicap lié à la maladie. L'étude a été menée entre août 2000 et le 31 janvier 2001 par le biais d'entretiens téléphoniques menés avec 3 265 patients atteints de BPCO résidant aux Etats-Unis, au Canada, en France, Allemagne, Italie et aux Pays-Bas, et 905 praticiens, spécialistes ou non, exerçant dans les mêmes pays.
Selon les critères de l'étude, les patients devaient être âgés de 45 ans ou plus, être fumeur depuis au moins dix ans, présenter un emphysème, une bronchite chronique, une pathologie pulmonaire obstructive ou les symptômes cliniques de la bronchite chronique.
Les non-fumeurs aussi
Bien que la maladie soit fortement associée à la consommation tabagique, paramètre requis pour l'inclusion, le recrutement des patients a fourni d'intéressants renseignements, montrant justement que la maladie touchait également des non-fumeurs. La prévalence de la BPCO entre fumeurs et non-fumeurs est de 4,5 %/1,2 % aux Etats-Unis, 3,2 %/2,7 % en France, 5,4 %/3,2 % aux Pays-Bas. Au sein de la population atteinte éligible pour l'étude, 85 % des patients atteints de BPCO étaient informés du diagnostic, alors que 15 % des patients symptomatiques n'en n'avaient jamais eu connaissance.
L'étude redresse également quelques idées préconçues concernant l'âge des patients. La majorité des patients (des huit pays concernés) a moins de 65 ans, entre 45 et 64 ans. La maladie n'est pas spécifiquement masculine, puisque 44 % des personnes atteintes de BPCO recrutées dans cette étude sont des femmes.
La BPCO n'est pas une maladie évoluant par crise, comme l'asthme, mais la sévérité des symptômes varie au cours de l'année. 67 % des patients ont rapporté des épisodes d'essoufflement au moins quelques jours par semaine pendant trois mois au cours de l'année précédente.
Un retentissement sévère
Les questions qui portent sur le retentissement de la BPCO dans la vie quotidienne montrent à quel point le handicap est important : 68 % des patients sont gênés pour marcher ou monter l'escalier, 34 % pour s'asseoir ou s'habiller, 33 % pour réaliser de petites tâches ménagères, 24 % pour parler et 20 % pour rester assis.
Enfin, 45 % d'entre eux estiment avoir eu des conséquences professionnelles néfastes liées à leur maladie.
En ce qui concerne le volet thérapeutique, les médecins sont en désaccord sur la façon dont leurs patients se prennent en charge. 36 % des patients estiment avoir totalement compris les objectifs du traitement, alors que, selon les médecins, ils ne seraient que 3 %.
La majorité des praticiens prescrit une vaccination contre la grippe à la quasi-totalité de ses patients atteints de BPCO ; lorsqu'il s'agit de traitement pharmacologique, les corticostéroïdes arrivent en premier (61 % de prescriptions), suivis des bêta 2-agonistes, des bêta 2-agonistes de longue durée d'action et des anticholinergiques (47 %).
D'après une conférence GlaxoSmithKline.
La « codéposition » favorise la synergie pharmacologique
Une étude en spectrométrie laser présentée par le Dr S. D. Pyke (GlaxoSmithKline, Etats-Unis) démontre que les molécules de salmétérol et de fluticasone, le bêta 2-mimétique et le corticoïde, contenus dans le même inhaleur, Seretide Diskus, atteignent la surface des voies aériennes au même moment, ce que l'auteur exprime par le terme « codéposition ».
Cette codéposiotion participe à la synergie pharmacologique du produit qui a démontré un bénéfice clinique supérieur à l'administration séparée des mêmes produits dans le traitement de l'asthme persistant.
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