EN L'ABSENCE d'hémochromatose, des stocks de fer élevés semblent associés à un risque majoré de survenue de diabète de type 2, chez les femmes. L'étude publiée dans le « JAMA » du 11 février 2004 concerne des femmes indemnes de facteurs de risque de diabète.
L'équipe de Rui Jiang (Boston, Etats-Unis) s'est intéressée aux femmes de la Nurses' Health Study. Parmi plus de 32 000 femmes enrôlées, 698 ont déclaré un diabète de type 2 au cours des dix années de suivi, alors qu'à l'inclusion elles étaient indemnes de diabète, d'affection cardio-vasculaire ou de cancer. Chez ces patientes, les chercheurs ont dosé les marqueurs des stocks en fer dont la ferritine et le rapport de récepteurs de la transferrine sur la ferritine. Ils ont réalisé le même bilan chez 716 femmes témoins de la même cohorte.
Les femmes chez lesquelles est apparu un diabète avaient plusieurs caractéristiques communes. Elles étaient plus lourdes, avaient plus souvent des antécédents familiaux de diabète, avaient une moindre activité physique, consommaient moins d'alcool. Au plan biologique, elles avaient des taux plus élevés de protéine C réactive, d'insulinémie à jeun et d'HbA1c. Ces femmes, enfin, consommaient davantage de fer héminique, de graisses de type trans, de viande rouge, de calories globalement, mais prenaient moins de céréales et de magnésium. Quant au bilan martial, il a montré un taux moyen en ferritine significativement plus élevé (109 contre 71,5 ng/ml) et un rapport moyen récepteurs à la transferrine sur ferritine significativement plus bas (102 contre 141), chez les diabétiques par rapport aux témoins.
Cet excès de fer semble contribuer à une insulinorésistance, elle-même favorisant une moindre sécrétion d'insuline.
« JAMA » ,11 février 2004.
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