L A dialyse péritonéale (DP) ne concerne que de 7 à 14 % des dialysés en France (8e rang européen), avec d'importantes disparités régionales : quasi absente en Corse et dans le Nord, la DP est majoritaire en Auvergne.
Or comme des spécialistes viennent de le rappeler, lors d'une conférence de presse organisée par l'Alliance pour les technologies médicales, l'intérêt économique et humain de la DP est incontestable : un malade sous DP ou en auto-ialyse coûte 210 000 F par an contre le double pour une hémodialyse en centre hospitalier.
Une différence d'autant plus importante que l'incidence de l'insuffisance rénale chronique augmente de 5 % par an (en raison d'une progression importante des néphropathies d'origine vasculaire) et sa prévalence de 8 %. En France, en 1996, 35 000 patients étaient traités pour insuffisance rénale chronique terminale (IRTC). Les deux tiers étaient dialysés et un tiers avaient été greffés. Si, chaque année, environ 2 000 patients bénéficient d'une transplantation rénale, 2 250 nouveaux cas « entrent » en liste d'attente. La durée de vie du greffon n'excédant guère dix ans, tous les ans, 15 % des greffés doivent subir une retransplantation.
Deux modalités
Deux types de dialyse sont envisageables :
- l'hémodialyse avec rein artificiel extracorporel : séance de 3 à 5 heures, trois fois par semaine, soit dans un service hospitalier, soit dans une unité d'hémodialyse ou à domicile (formation de trois mois, appareillage lourd, nécessité d'une aide) ;
- la dialyse péritonéale, qui peut être réalisée selon deux modalités :
la DP continue ambulatoire, ou DPCA, s'apprend en deux semaines. Trois ou quatre échanges de poches de dialysat sont réalisés par 24 heures par le patient (drainage : un quart d'heure, injection : dix minutes) ;
la DP automatisée, ou DPA, repose sur l'emploi d'un cycleur qui effectue les échanges de dialysat la nuit pendant huit à dix heures. C'est la méthode idéale chez l'enfant, et qui permet à l'adulte de mener une vie professionnelle normale.
Hémodialyse et DP ne sont pas concurrentes mais complémentaires, souligne le Pr J.-P. Ryckelynck (CHU de Caen). Dans l'idéal, dans bien des cas, en particulier pour les patients en attente de greffe, la DP devrait être proposée en premier aux malades qui passeraient plus tard à l'hémodialyse, lorsque la capacité rénale résiduelle n'est plus suffisante.
L'étude du Dr Verger (centre hospitalier de Pontoise), cofondateur avec le Pr Ryckelynck du registre de dialyse péritonéale de langue française (voir encadré) montre en effet que les patients mis précocement sous DP ont une survie augmentée (survie de 66 % si la clearance rénale résiduelle est de 12 ml/mn au début de la DP, 43 % si elle est de 5 à 10 ml/mn).
La DP suppose une bonne formation du patient en prédialyse par une infirmière « spécialiste » de DP : la survie, comparée à celle de patients assistés par une infirmière polyvalente est doublée, avec un taux moindre d'infections péritonéales.
Le RDPLF
Le Registre de dialyse péritonéale de langue française (RDPLF) a pour objectif de permettre aux équipes néphrologiques médicales et aux infirmières de mieux connaître les indications de la dialyse péritonéale, d'évaluer et d'améliorer leurs pratiques. Des symposiums et un bulletin d'information contribuent à diffuser les informations en ce domaine, de même qu'un site Internet : http://www.rdplf.org
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