« LES GAZ d'échappement de la circulation automobile contiennent un mélange complexe de produits dérivés des processus de combustion du pétrole, composé de centaines de polluants en phases gazeuse ou sous la forme de particules. » Dans les particules les plus fines, on trouve une quantité significative des espèces réactives de l'oxygène (ROS), que l'on sait être impliquées dans le vieillissement et la cancérogenèse. Les particules fines contiennent aussi des hydrocarbures aromatiques polycycliques (PAH), soupçonnés aussi de participer à la cancérogenèse humaine, dont, notamment, le pyrène.
La production de monoxyde de carbone.
Par ailleurs, on soupçonne fortement que l'exposition à la pollution automobile altère la production du NO (monoxyde d'azote), dont on connaît le rôle dans la neurotransmission, la vasodilatation (notamment pulmonaire) et la modulation des défenses immunitaires (en particulier au niveau du poumon).
Les ROS attaquent l'ADN et provoquent des dommages oxydatifs. Le 8-OHdG (8-hydroxydéoxyguanosine) est une base modifiée qui se forme dans l'ADN après l'attaque par les radicaux hydroxyles, produits intermédiaires au cours du stress oxydatif.
L'étude avait comme objectif l'analyse des relations entre l'exposition à un haut niveau de gaz d'échappement et l'existence de dommages oxydatifs de l'ADN. Elle a été entreprise sous la forme d'une étude transversale chez 47 femmes postées au péage et exposées de ce fait aux fumées d'échappement à un haut degré, et chez 27 femmes travaillant dans des bureaux, en tant que groupe de référence. L'exposition a été évaluée en mesurant un métabolites) du pyrène (1-OHPG) dans les urines. Les dommages oxydatifs, par le recueil du taux de 8-OHdG dans les urines aussi.
Le NO plasmatique a par ailleurs été mesuré comme indicateur du stress oxydatif.
Les résultats montrent une augmentation des dommages de l'ADN consécutifs à l'exposition aux gaz d'échappement. Les femmes non fumeuses travaillant au péage avaient en moyenne des taux de 8-OHdG augmentés de 90 % et des taux de NO plasmatiques augmentés de 30 % par rapport au groupe de référence (les femmes des bureaux).
Une relation linéaire.
« Il y a une relation linéaire et statistiquement significative entre le log du 1-OHPG, biomarqueur de l'exposition, et le 8-OHdG, mesurant l'altération de l'ADN », font observer les auteurs. Et cette relation n'est pas altérée après les ajustements pour des déterminants influant sur le taux de 8-OHdG, tels que le tabagisme ou l'utilisation d'une moto.
« Occup Environ Med », 2005 ; 62 : 212-222.
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