LA NOUVELLE aurait de quoi réjouir les femmes ménopausées. A la 4e Conférence européenne sur le cancer du sein, un médecin néerlandais a rapporté les résultats d'un travail mené sur des mammographies. Avec son équipe, il a constaté chez les femmes de plus de 50 ans un aspect radiographique « jeune » du tissu mammaire chez une proportion élevée d'entre elles. Si l'on excepte la satisfaction de la patiente qui lirait cette description sur un compte-rendu mammographique, l'effet est plutôt négatif, puisque le dépistage du cancer s'en trouve perturbé.
Fred van der Horst (Nijmegen) et coll. ont pris au hasard 2 000 mammographies parmi celles des 54 500 femmes dépistées tous les deux ans. Ils ont considéré comme denses, ou jeunes, celles dont plus d'un quart du tissu mammaire était constitué de tissu dense. En dessous de ce ratio, les seins étaient considérées comme « clairs ».
Chez 25 % des 50-69 ans.
Ils ont trouvé chez 25 % des femmes de 50 à 69 ans des seins denses, plus précisément chez 44 % des 50-54 ans et 17 % de 65-69 ans. Il se sont ensuite intéressés au rapport entre le nombre de cancers détectés et la somme des cancers détectés plus ceux survenus dans l'intervalle entre deux dépistages. Ce rapport a permis d'estimer la sensibilité de la mammographie. Elle est de 59 % en cas de seins jeunes et de 67 % pour les seins clairs.
Une première explication vient à l'esprit impliquant le traitement hormonal substitutif. Fred van der Horst, balaie l'argument. Il rapporte que, dans l'étude, seulement 10 % des femmes en périménopause étaient sous THS, et pratiquement aucune parmi les plus âgées. Aux Pays-Bas, ajoute-t-il, il est prescrit chez 15 % des femmes ménopausées.
L'explication viendrait plutôt du nombre de grossesses. Les femmes ayant eu des enfants ont des seins plus « clairs » que celle n'en ayant jamais eu. Les femmes sont moins souvent mères que voici trente ans, et le sont plus tard.
Il faudrait augmenter la puissance de dépistage chez ces femmes aux seins denses, peut-être en y adjoignant l'échographie. Mais les preuves d'efficacité manquent. Peut-être pourrait-on ramener la fréquence du dépistage à un an chez les 50-55 ans.
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