« La simulation, c’est maintenant », déclare le Pr Alexandre Mignon, directeur du laboratoire universitaire médical d’enseignement par le numérique et la simulation (iLumens) de l’Université Paris-Descartes lors de la présentation de deux journées où pour la première fois des équipes de soignants étaient invitées à venir découvrir l’enseignement sur des malades virtuels.
Le Pr Alexandre Mignon explique les enjeux de la simulation médicale.
Grâce à des mannequins « haute fidélité » truffés de capteurs et qui réagissent comme de vrais patients, il est possible de créer sur mesure des scénarios pour mettre les équipes de soignants en situation, de l’exercice de routine aux cas les plus critiques. D’autres mannequins « basse fidélité » permettent aux internes de se former à des gestes de base (perfusion, ponction lombaire...). Des appareils de « simulation procédurale » sont aussi pour là pour s’initier ou se perfectionner sur certaines techniques (touchers intimes, endoscopie, angiographie…).
Les appareils coûtent cher : entre 5 000 euros pour une tête d’incubation à 150 000 euros pour un simulateur d’endoscopie. « Mais ces investissements peuvent être rapidement amortis car on peut améliorer et accélérer la courbe d’apprentissage », estime le Pr Mignon. « Aujourd’hui, des projets se développent dans toutes les grandes villes hospitalo-universitaires » (Nice, Lille, Angers, Nancy, Paris, Montpellier, Toulouse, Lyon, Brest), constate-t-il. Depuis le 1er janvier dernier, la plateforme parisienne « iLumens » est devenue un département universitaire à part entière, lequel à vocation à s’ouvrir au pôle de recherche et d’enseignement supérieur (PRES) Sorbonne Paris-Cité.
Se former en une semaine
« L’objectif, c’est de former probablement entre 2 000 et 5 000 personnes par an », indique le Pr Mignon. Mais pour former étudiants et professionnels de santé via ces outils de haute technologie, il faut des formateurs en nombre suffisant. À Paris-Descartes, « iLumens » s’appuie sur une cinquantaine de formateurs plus ou moins réguliers.
« L’objectif, c’est aussi d’augmenter la masse de formateurs », souligne le Dr Antoine Tesniere, directeur scientifique chez « iLumens ». À ce titre, la plateforme a mis en place des programmes de formation de formateurs à travers des « masterclass » d’une semaine accueillant une quinzaine de participants. Trois à quatre sessions de ce type sont programmées chaque année. Les professionnels de santé souhaitant devenir formateurs peuvent contacter l’équipe d’iLumens via son site Internet.
Démonstration d'un mannequin d'accouchement haute fidélité.
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