Le travail publié dans le « British Medical Journal » sur la fréquence des troubles psychopathologiques chez les enfants les plus jeunes d'une classe a le mérite de dépasser la simple étude statistique. Les auteurs, R. Goodman, J. Gledhill et T. Ford (Londres), sans s'attarder sur les chiffres, préfèrent proposer des solutions pour ces enfants en difficulté parmi des camarades plus âgés.
Les données statistiques, tout d'abord. A partir de données recueillies chez des enfants de 5 à 15 ans en Angleterre, au pays de Galles et en Ecosse, il apparaît que les plus jeunes des classes courent un risque plus élevé de troubles psychiatriques. Risque indépendant de la saison de naissance. L'odds ratio est évalué à 1,14 (entre 1,03 à 1,25, p = 0,009). Les auteurs sont conscients que cet effet est largement éclipsé par les autres causes de troubles psychopathologiques, telles que problèmes familiaux, échec scolaire ou traumatismes. Ils ajoutent cependant que l'élimination de ce facteur liée à l'âge aurait davantage d'intérêt au niveau collectif qu'individuel. Sur 8 millions d'enfants britanniques, 60 000 cas pourraient être évités.
Ne pas trop en exiger
Les médecins britanniques suggèrent donc que les enseignants tiennent davantage compte de l'âge, notamment pour ne pas trop exiger des plus jeunes. Ils pourraient les regrouper en classe, ou bien faire des listes par dates de naissance et non alphabétique, ou bien encore les classer par niveau dans chaque tranche d'âges. Les auteurs rappellent, en conclusion, qu'en Nouvelle-Zélande les enfants restent un ou deux ans dans une classe préparatoire, le passage étant fonction des résultats et de la maturité. En Ecosse, les parents peuvent différer l'entrée en classe d'un enfant relativement jeune, s'il ne semble pas prêt.
« British Medical Journal », vol. 327, 30 août 2003, pp. 472-475.
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