LE NOUVEL album « Lay it Down » (Blue Note/EMI) d'une des dernières légendes de la soul music, Al Green, pourrait bien devenir un classique du R'n'B moderne. Égal d'Otis Redding, de Sam & Dave ou encore de Wilson Pickett, le chanteur, âgé de 62 ans et qui n'a rien perdu de sa voix à la tonalité falsetto bouleversante, vient de se relancer grâce à une collaboration intergénérationnelle inédite. En faisant appel à des musiciens novateurs de la scène hip-hop actuelle comme le batteur/producteur Ahmir « Guestlove » Thompson, le claviériste (piano/orgue) James Poyser, le guitariste Chalmers « Spanky » Ashford (Joss Stone), la chanteuse anglaise Corinne Bailey Rae et surtout la section des cuivres The Dap-Kings Horns, qui souffle derrière Amy Winehouse et Sharon Jones, le vétéran et révérend marque son retour en force dans la soul et le funk après près de trois décennies consacrées au gospel. Du rhythm'n'blues à la sauce néomoderne.
Guy Marchand, avec son dernier CD, « A Guy in Blue » (O+ Evolution/EMI), marque également un retour aux sources, celles du jazz. Artiste complet, tour à tour clarinettiste et saxophoniste, chanteur de charme à la belle voix grave, créateur de succès drôles et acteur – le très crédible détective Nestor Burma d'après Léo Malet –, Guy Marchand, à 71 ans, retrouve la musique de ses débuts. Grâce à sa rencontre avec Benoît Sourisse (piano/orgue Hammond B3) et André Charlier (batterie) – des musiciens déjà entendus aux côtés de Didier Lockwood, Jean-Jacques Milteau, Michel Portal et Toots Thielemans –, il est rentré, comme il le dit lui-même, «chez moi, dans la maison jazz». Avec au programme, un savant mélange de compositions dues à la plume du trio et des standards (Cole Porter, Quincy Jones, adaptés par les Double Six) ; le tout chanté en français. Une langue qui sait aussi swinguer quand elle est bien maniée*.
Un jour, à l'aube des années 1980, Bill Deraime déboula dans la planète blues, avec des textes en français et cette voix rauque et éraillée à souhait. Avec des tubes comme « Babylone tu déconnes » et surtout une adaptation pour le moins osée du célébrissime « Sittin' on the Dock of the Bay » d'Otis Redding, le guitariste/chanteur était parvenu à s'imposer sur la scène blues française, alors balbutiante question marketing. Après avoir pris un certain recul, il est de retour avec son dernier disque « Bill Deraime bouge encore » (Mosaic Music), dont le titre est évocateur, car le musicien n'a rien perdu de son penchant pour le blues, le funk et le gospel acoustique. Et rien perdu non plus de son punch vocal.
Grâce aux techniques sonores du XXIe siècle, Art Tatum (1909-1956) est ressuscité. Plus d'un demi-siècle après la disparition du pianiste de jazz, près de soixante ans après un concert donné au Shrine Auditorium de Los Angeles et pour célébrer le 75e anniversaire des premiers enregistrements en studio, SonyBMG réédite ces deux instants historiques – « Piano Starts Here – Live at The Shrine » – dans une qualité sonore exceptionnelle (surtout pour les possesseurs d'un SACD Surround Hybrid), grâce aux Studios Zenph. Une restauration de classe pour un jazz classique unique créé et interprété par un des plus grands pianistes de tous les temps.
* Paris, Petit Journal Montparnasse, 25 et 26 juin, 22 heures
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature