C?rise financière, aléas environnementaux, troubles socio-politiques... Ces derniers temps n’ont guère été favorables aux déplacements à l’étranger… Pour autant, les candidats aux voyages restent nombreux, près de 10 millions de Français partant chaque année hors de nos frontières.
Partir mieux conseillé, revenir en bonne santé
Pour ces voyageurs « acharnés, obligés ou optimistes », le Haut Comité de santé publique vient de publier des recommandations sanitaires « fortement remaniées et étoffées ». Objectif : offrir aux professionnels de santé un outil simple et concis adapté aux risques actuels, pour que « les voyageurs partent encore mieux conseillés et reviennent en bonne santé ». Une large place est faite cette année à la lutte contre les insectes et arachnides vecteurs de maladies ou nuisants. « Un tableau des insectes piqueurs autres que les moustiques et les risques induits a été ajouté », souligne le Pr Martin Danis, président du Comité des maladies liées aux voyages et maladies d’importation (CMVI/HCSP).
Sus aux moustiques !
Par ailleurs une liste des répulsifs agréés est proposée dans cette édition 2010 afin, notamment, de faciliter la chasse aux moustiques. Une lutte d’autant plus légitime que ces arthropodes ne transmettent pas que le paludisme… mais le chikungunya, la dengue ou la filariose, rappelle le HCSP. Les mesures de protection vis-à-vis des moustiques doivent tenir compte des particularités des espèces rencontrées. Ainsi, pour les Aedes, insectes vecteurs de la dengue et du chikungunya qui sévissent le jour, le port de vêtements imprégnés et couvrants est primordial avec, sur les régions découvertes, l’application d’un répulsif à choisir parmi l’une des 4 substances actives validées, DEET, IR3535, icaridine ou citriodiol, en fonction du terrain (femme enceinte, enfant de 30 mois à 12 ans et au-delà). Pour les anophèles, vecteur du paludisme notamment, qui piquent entre le coucher et le lever du soleil, la moustiquaire imprégnée d’insecticide (perméthrine) reste la priorité.
Concernant la chimioprophylaxie du paludisme, le HCSP innove également. « Pour clarifier cette chimioprophylaxie en fonction des pays visités et des chimiorésistances le tableau récapitulatif a été modifié », indique le Pr Danis. Tous les pays (endémiques ou non) sont désormais listés par ordre
alphabétique, de l’Afghanistan au Sri Lanka et, pour chacun d’entre eux, le groupe de résistance et l’intérêt d’une chimioprophylaxie sont clairement indiqués. Par ailleurs, un tableau spécifique est dédié aux 13 pays pour lesquels la situation est complexe, variant selon les régions. Pour mémoire, on préconise la chloroquine (Nivaquine®) dans les pays du groupe 1 et une bithérapie dans ceux du groupe 2?: chloroquine et proguanil (Savarine®) ou atovaquone et proguanil (Malarone®). Dans les pays du groupe 3, où la prévalence du paludisme est élevée et le risque de multirésistance aussi, c’est selon, méfloquine (Lariam®), Malarone® ou doxycycline (Doxypalu® ou Granudoxy® Gé).
Pas de nouveau vaccin
Enfin, concernant les vaccinations, les recommandations n’ont pas évolué depuis l’an passé (pas de nouveau vaccin pour les voyageurs), mais le HCSP insiste cette année sur la mise à jour du calendrier vaccinal « chez les enfants comme chez les adultes ».
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