LES GRANDS BALLETS canadiens de Montréal à Paris ? Aiguisez votre mémoire ! La dernière fois, c'était en 1970 pour « Tommy », l'opéra-ballet rock de The Who sur la scène du bien sérieux Théâtre des Champs-Élysées. Autant dire que ce retour, près de quarante ans après, dans le spacieux Grand Palais, sera quasiment une première. Dirigée par Gradimir Pankow, cette troupe cinquantenaire rompue aux répertoires classique et contemporain, soutenue à Montréal par un public jeune et enthousiaste, sera à Paris mi-juillet avec trois programmes pour montrer toute l'étendue de son talent.
Le chorégraphe israélien Ohad Naharin et l'Italien Mauro Bigonzetti auront la part belle avec chacun un programme entier. Le Tchèque Jiri Kylián (avec les increvables « Six Danses », sur les « Danses allemandes » de Mozart), la Néerlandaise Didy Veldman et le Belge Stijn Celis se partageront le troisième. L'expérience du ballet de Cuba, l'an dernier, avec ses décors désuets plantés dans un espace non conçu pour le théâtre, aura suffi. C'est sur une scène nue, avec l'accent mis sur les éclairages, que se dérouleront les programmes des Québécois.
« Le Quotidien » a rendu compte, le 14 avril, du spectacle, vu à Montréal, consacré à Ohad Naharin, seul chorégraphe israélien de stature internationale, dont les débuts à Paris datent de 1997 avec la pièce provocante « Z/na » présentée au Théâtre de la Ville. Un programme entier lui est donc consacré, avec « Minus One », pièce composée à partir de sept extraits de ses chorégraphies, réunis par lui en une fresque qui rend bien compte de la grande variété de son style et de ses goûts musicaux.
Quasi-découverte pour les Parisiens, deux chorégraphes venus des Pays-Bas et de Belgique (il ne s'agit pas des Flamands dont les élucubrations saturent l'affiche du Théâtre de la Ville), respectivement Didy Veldman et Stijn Celis. De la première, « TooT », une chorégraphie très ludique en hommage au monde du cirque cher au Québec sur la musique pour orchestre de jazz de Chostakovitch. Du second, qui a donné aux Grands Ballets canadiens une étonnante version de « Cendrillon », « Noces », lecture très forte du chef d'oeuvre de Stravinski, commande de la compagnie.
Consacré à Mauro Bigonzetti, surnommé le Forsythe italien pour la virtuosité et l'élégance de son style, le dernier programme offrira ses fameuses « Quatre Saisons », également création pour les Grands Ballets canadiens (2007), et « Cantata », sur des musiques traditionnelles sud-italiennes, présenté par sa propre compagnie au Châtelet lors du récent festival de danse. L'embarras du choix donc et l'assurance de spectacles de qualité par une magnifique compagnie. À ne pas manquer.
Grooving afters.
Des expositions d'arts plastiques périphériques compléteront cette visite des Québécois, dont le projet remonte à quelques années et qui se trouve coïncider avec le 400e anniversaire de la ville de Québec. Avec « Occidents », la photographe Jocelyne Alloucherie, spécialisée dans les installations théâtrales et spectaculaires de ses clichés, présentera ceux de villes occidentales.
Des after-shows multimédias suivront les représentations chorégraphiques, dans une aile du Grand Palais qui leur sera réservée, avec des DJ et VJ (vidéo-jockey) du festival Elektra de Montréal, des artistes aux performances appréciées de tous les festivals de la planète. Ils permettront d'apprécier le travail de DJ (Marie-France Paquin, alias SoulSista, une star du festival de jazz de Montréal, sera du voyage) et de VJ, qui joueront un mélange de musiques québécoises de tous horizons (hip hop, pop, électronique rock, indie, inuit…). Les VJ, dont le célèbre DelRay, assureront la projection d'images générées par les fréquences de ces musiques. Assurance de prolongements passionnants de la nuit parisienne.
Enfin, attraction qui créera certainement l'événement, les cubes volants de Nicolas Reeves (voir encadré).
Grand Palais du 21 juillet au 9 août. Location : 0892.687.100 et www.fnac.com, www.lesetesdeladanse.com ainsi que sur place, avenue Winston-Churchill, Paris 8e. Tarifs de 30 à 65 euros.
Les cubes volants de Nicolas Reeves
En matière d'arts plastiques, Montréal est un grand melting pot-mondial, comme on peut le vérifier à chaque édition de la manifestation culturelle Elektra, qui propose les dernières créations en matière d'arts numériques. L'institut Hexagram, qui réunit 83 créateurs, chercheurs de l'université montréalaise, fournit sa part de création dont les cubes volants, performance de Nicolas Reeves qui sera présentée pendant trois jours, pour la première fois en France, à l'occasion de l'ouverture des Étés de la danse.
Le brillant chercheur américain, digne fils d'Hubert Reeves, a mis au point ces « aérobots », cubes volants robotisés de 2,25 m d'arête qui flotteront à quelques mètres au-dessus de la tête des spectateurs, lesquels pourront envoyer des SSM projetés sur leurs faces. Faire voler un cube, idée mythique en architecture, deviendra réalité grâce à un ordinateur de bord dans l'immensité de la nef du Grand Palais, équivalent d'un espace extérieur mais sans vent, ce qui sera une première mondiale, événement que les amateurs de technologies nouvelles se doivent de ne pas manquer.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature