« EN FRANCE, l’accès des mineurs à une information de qualité sur la contraception reste problématique », souligne le Centre d’analyse stratégique (CAS) dans une note d’analyse remise jeudi à Jeannette Bougrab. En mars dernier, la secrétaire d’État à la Jeunesse a confié une mission au Pr Israël Nisand sur la contraception et l’avortement des jeunes filles. Ses conclusions sont attendues pour l’automne. Malgré un taux de couverture contraceptive satisfaisant – 91,2 % chez les 15-19 ans et 92,9 % chez les 20-24 selon le baromètre 2010 de l’INPES – le recours à l’IVG reste fréquent. Selon le Mouvement du planning familial, près d’une IVG sur deux concerne une jeune femme de moins de 25 ans. En additionnant le taux de fécondité des femmes de 15-19 ans (7 ‰) à celui des IVG, le taux de grossesse des Françaises de cette classe d’âge s’élève 22,6 ‰. Un chiffre bien deçà à des pays comme le Royaume-Uni (57,3 ‰) ou les États-Unis (58,4 ‰), qui reste supérieur à celui de nos voisins suisses (9,1‰).
Pour le CAS, il est essentiel de créer une plateforme d’information unique sur la sexualité (site Internet et application Smartphone) permettant de mieux faire connaître les centres de planification familiale et de prévention des IST. Le CAS recommande de « développer un bilan première contraception gratuit pour les jeunes femmes âgées de 15 à 18 ans » afin de leur permettre de choisir de manière éclairée leur mode de contraception.
Impliquer les pharmaciens.
Le CAS souhaite également impliquer davantage les pharmaciens. Lors de la délivrance d’une contraception d’urgence, ces derniers pourraient être chargés de remettre aux femmes de moins de 25 ans, « un guide présentant l’ensemble des moyens contraceptifs et contenant un coupon pour un rendez-vous chez un médecin agréé ». Le centre d’analyse recommande également d’assurer la confidentialité et la gratuité de la contraception. « Les circuits de remboursement ne permettent pas le respect de la confidentialité pour les mineurs, en tant qu’ayants droit de leurs parents », rappelle le CAS. « Ainsi, alors que la contraception d’urgence et l’IVG sont gratuits et anonymes, tel n’est pas le cas des moyens contraceptifs délivrés en dehors des CPEF » (Centres de planification et d’éducation familiale). Concrètement, il s’agirait de mettre gratuitement à disposition des modes de contraception féminine et des consultations médicales nécessaires à leur prescription, grâce à un système de tiers-payant non notifié aux parents. Des campagnes de communication devraient par ailleurs « insister sur la sensibilisation des jeunes hommes » en promouvant la « double protection ». Enfin, les actions d’éducation sexuelles devront être renforcées en milieu scolaire. Aux rectorats de fournir aux chefs d’établissement « les informations nécessaires pour satisfaire à leurs obligations en matière d’éducation à la sexualité », souligne le CAS.
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