LE GS 9137, appellé aussi JTK 303, est une molécule qui a été découverte au Japon par Japan Tobacco. Pour la première fois, le GS 9137 a montré et son efficacité et son innocuité chez 40 patients naïfs ou prétraités, mais ne recevant pas d’antirétroviraux à l’inclusion, avec une charge virale comprise entre 10 000 et 30 0000 copies/ml et des CD4 ≥ 200/mm3. Dix patients ont reçu un placebo et les autres du GS 9137 selon 5 protocoles différents (200 mg x 2/j, 400 mg x 2/j, 800 mg x 2/j, 800 mg/j et 50 mg boostés par 100 mg de ritonavir). Avec tous ces schémas, on a observé une diminution substantielle et significative de la charge virale (p < 0,0001), après dix jours de traitement (la diminution de la charge virale était comprise entre 0,96 et 2,03 log). La tolérance a été globalement bonne, les effets secondaires rapportés ont été modérés (grades 1 et 2), non dose-dépendants, résolutifs sous traitement, et n’ont jamais entraîné l’interruption de ce dernier.
L’étude portant sur le MK 0518 n’est pas moins convaincante. Elle porte sur des patients particulièrement difficiles dont la charge virale était comprise entre 4,71 et 4,81 log10 copies/ml et présentant des multirésistances aux trois classes d’antirétroviraux (une étude génotypique/phénotypique montre qu’à l’inclusion 30 % n’avaient plus aucun médicament actif dans le traitement optimal qui leur était administré !). Sur 132 patients inclus, on a ajouté dans trois quarts des cas du MK 0518 à doses de 200, 400 ou 800 mg x 2/j (les patients recevant de l’atazanavir ont fait l’objet d’une analyse en sous-groupe dans la mesure où cette antiprotéase majore les concentrations de MK 0518 : malheureusement, le nombre de patients inclus dans ce groupe ne permet pas de conclure).
Quoi qu’il en soit, après huit semaines de traitement, la proportion de patients en dessous de 400 copies était comprise entre 85 et 92 % dans les groupes traités contre 24 % dans le groupe placebo. Avec les deux fortes doses, on enregistre 63 et 67 % de charges virales indétectables (VL < 50 copies/ml) contre 8 % avec la plus faible dose et le placebo.
Là encore, les effets secondaires ont été modérés, non dose-dépendants et comparables dans les groupes MK 0518 et témoin. Aucune interruption de traitement pour effet secondaire n’a été enregistrée. Si ces résultats intermédiaires sont confirmés, le MK 0518 et le GS 9137 pourraient constituer un progrès thérapeutique important. «Nous serons fixés assez rapidement», conclut le Pr John Mellors (Pittsburg).
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature