Ce numéro du Quotidien du Médecin consacré à « 12 mois de neurologie » montre, si besoin était, que la neurologie n’est plus la spécialité contemplative des années 1970. ll n’y a plus de domaines de la discipline qui ne se traite. Personne ne discutera les progrès majeurs, dans des domaines comme la maladie de Parkinson, la sclérose en plaques, l’épilepsie, les accidents vasculaires cérébraux, les migraines, les algies faciales, etc. Même les maladies réputées les plus incurables, comme la sclérose latérale amyotrophique ou certaines tumeurs malignes, ont fait l’objet de progrès grâce à des prises en charge médicamenteuses ou non qui améliorent la qualité de vie des patients et de leur entourage, et parfois la durée de survie. Si de nombreuses pathologies se traitent et guérissent, les erreurs diagnostiques ne sont plus permises en raison des conséquences délétères que cela aurait pour les patients faute d’instauration d’un traitement efficace, parfois même en urgence, ou pour leurs familles dans certaines affections génétiques qui resteraient non identifiées. Pour pouvoir être traitées les maladies neurologiques nécessitent un diagnostic précis et si possible précoce. Des moyens diagnostiques nouveaux ont aussi révolutionné la neurologie : l’apport crucial de l’imagerie en coupe dans les pathologies vasculaires, traumatiques et tumorales n’est plus à démontrer, mais il ne doit pas faire négliger l’apport de l’imagerie (morphologique ou fonctionnelle) en pathologie dégénérative, ainsi que celui de la génétique qui oblige à réviser la classification de certaines affections dégénératives ou de pathologies neuromusculaires.
De ce numéro consacré aux progrès récents de la neurologie nous devons retenir (i) la nécessité d’avoir le diagnostic le plus pertinent possible le plus précoce possible, c’est-à-dire de marqueurs précoces des maladies ou de leur évolution, (ii) la nécessité de suivre les patients car les thérapeutiques nouvelles génèrent leurs propres complications, qu’il faut apprendre à gérer, (iii) la nécessité d’organiser correctement les filières de soins afin d’offrir aux patients les meilleures chances d’une prise en charge de qualité, comme c’est le cas en particulier en pathologie neurovasculaire, en épileptologie – en particulier après une première crise -, et même dans des pathologies telles que l’ictus amnésique ; (iv) la nécessité de former les futurs neurologues de façon à leur assurer un socle général de formation qui leur permette d’assurer une prise en charge appropriée des urgences, et une formation plus spécialisée en fonction de leur mode d’exercice et du besoin de la population qu’ils sont amenés à prendre en charge ; enfin (v) la nécessité d’assurer une formation continue de qualité, qui leur permette de suivre l’évolution très rapide des progrès, grâce au développement professionnel continu et aussi par leur implication dans les organes de formation continue européens.
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