Des progrès dans les cancers du foie et du rein

Publié le 05/06/2007
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CETTE ANNÉE, des avancées thérapeutiques avec des molécules connues ont été présentées au congrès de l'American Society of Clinical Oncology (Asco), qui s'est déroulé à Chicago.

Dans le domaine du cancer hépatique primitif avancé, une étude présentée par J. Llovet (New York) et coll. montre une prolongation des survies de 44 % avec le sorafenib. Cet antiangiogénique est actuellement recommandé dans le cancer du rein. L'essai a été mené sur 602 patients, non traités. Une moitié du groupe a reçu du Nexavar, à raison de 400 mg deux fois par jour pendant six mois, l'autre moitié a reçu un placebo. Les durées médianes de survie ont été respectivement de 10,7 et 7,9 mois. La progression de la tumeur a été également ralentie à 5,5 mois sous sorafenib contre 2,2 mois.

Les métastases hépatiques aussi ont fait l'objet d'une présentation, par l'équipe de B. Nordlinger (hôpital Ambroise-Paré, Hauts-de-Seine). Une chimiothérapie pré- et postchirurgicale (protocole Folofx4) encadrant leur ablation montre, après un suivi de quatre ans, une absence de récurrence chez 42,9 % des patients contre 33,2 % chez les témoins.

Deux équipes de l'institut Gustave-Roussy ont également présenté leurs résultats.

Bernard Escudier a rapporté un doublement des survies sans progression chez des patients atteints d'un cancer du rein métastasé par l'association d'un antiangiogénique, le bévacizumab (Avastin), et d'interféron. La survie sans progression passe de 5,4 à 10,2 mois, le taux de réponse thérapeutique de 13 à 31 %.

Autres prolongations, celles enregistrées par l'équipe de Valérie Boige. Il s'agit, ici, des cancers du bas oesophage, du cardia ou de l'estomac. Une chimiothérapie à base de 5-fluoro-uracil et de cisplatine a permis de faire passer la survie sans progression, à trois ans, de 25 à 40 % (+ 60 %) et de 21 à 34 % à cinq ans (+ 62 %). Pour la survie globale, elle s'établit, à trois ans, à 48 % contre 35 % (+ 37 %) ; à cinq ans à 38 % (contre 24 %, + 58 %).

Plus original : un travail a porté sur la graine de lin dans le cancer de la prostate. Chez 161 hommes atteints, la progression de la tumeur a été ralentie de 30 à 40 % par rapport à des témoins. Le lin agirait par sa richesse en oméga 3 et aussi par une action antitestostérone.

> Dr GUY BENZADON

Source : lequotidiendumedecin.fr: 8179