L’Agence des systèmes d’information partagés de santé (ASIP-Santé) veut accélérer le déploiement du dossier médical personnel (DMP). Elle a publié le 1er août un appel à projet invitant les organismes de formation à proposer au plus grand nombre de médecins libéraux des formations relatives au DMP. « L’objectif est de disposer, dès la fin 2012, d’un socle solide d’offres de parcours de formation sur les thèmes du DMP et de la coordination des soins, susceptibles de constituer une offre de développement professionnel continu (DPC) dès 2013 », explique l’ASIP.
Les organismes ont jusqu’au 5 septembre pour répondre à l’appel d’offres de l’agence. Pour être éligibles, ils doivent avoir été agréés par l’Organisme gestionnaire conventionnel (ancien OGC, nouvellement OGDPC) et être en capacité de dispenser des formations sur l’ensemble du territoire. Les organismes doivent attester de plus de 1 500 journées de formation en 2010 et proposer un parcours de DPC intégrant une évaluation et un suivi post-formation.
+15 % pour les associations efficaces.
L’ASIP indique qu’elle participera financièrement à la mise en place des actions et à la formation des animateurs-formateurs. Mais le montant de ce soutien financier n’a pu être précisé.
Par ailleurs, et c’est une nouveauté avec cet appel d’offres, une « prime qualité », d’un montant de 15 % du budget alloué sera accordé par l’ASIP aux organismes « dès lors que les médecins formés ont créé et alimenté à hauteur de 100 DMP en moyenne par médecin (dans les trois mois), attestant de l’efficience de la formation délivrée », précise l’Agence dans le cahier des charges mis en ligne sur son site. Ainsi, pour 200 praticiens formés par un même organisme, l’atteinte d’un objectif global de 20 000 DMP créés et alimentés déclenchera le versement de la prime qualité.
Il est impossible aujourd’hui de connaître le nombre de structures susceptibles de répondre à cet appel d’offres. Contacté par « Le Quotidien », le Dr Philippe Bonet, président de l’Union nationale des associations de formation et d’évaluation continues (UNAFORMEC) regrette le très court délai laissé au milieu associatif pour candidater. « Nous avons organisé un sondage rapide par voie électronique pour connaître l’avis de notre réseau et ses besoins de formation, explique le Dr Bonet. A titre personnel, cette idée de prime qualité me semble être dans l’air du temps. En terme de stratégie, je trouve cela astucieux. Le nombre de dossiers ouverts est un indicateur très concret qui permet d’évaluer l’implication active des participants. »
Stratégie astucieuse ou course à l’échalote ?
Cette initiative n’est en revanche pas du goût de Gérard Bapt qui redoute que l’ASIP se lance dans une « course à l’échalote » dans le but d’augmenter à tout prix le nombre de DMP ouverts. Le député socialiste de Haute-Garonne s’interroge sur la nouvelle mission que s’arroge selon lui l’ASIP en « contrôlant l’activité des médecins ». « Il est urgent que l’autorité politique reprenne le pilotage des questions concernant l’information des données de santé des Français, et qu’un projet cohérent soit refondé sur la base des droits du patient, des besoins des professionnels de santé et de l’efficience de l’investissement public », conclut Gérard Bapt.
Á l’OGDPC, on met en garde : « L’ASIP peut lancer un appel d’offres pour faire des formations sur le DMP mais rien ne permet de dire que ces actions vaudront DPC. Le DMP n’est pas à ce jour une orientation nationale de développement professionnel continu et nous ne connaissons pas les critères qui permettront de définir une action de DPC ni les méthodes qui seront validées par la Haute autorité de santé (HAS). »
Le DMP a déjà fait l’objet de formations conventionnelles en 2007-2008 mais sans grand succès. Moins d’un millier de médecins avaient alors participé à ces séminaires de formation.
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