Offre de soins en Ile-de-France

Des pistes pour aider les centres de santé à combattre leurs déficits

Publié le 11/10/2012
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C’EST lors du dernier congrès national des centres de santé que l’agence régionale de santé (ARS) d’Ile-de-France a dévoilé une étude sur 30 centres de santé franciliens. L’objectif est d’« accompagner les centres de santé franciliens et de leur donner des points de repère sur leur viabilité économique », a indiqué Pierre Ouahnon, responsable du pôle ambulatoire à l’ARS. Excluant les centres de santé exclusivement dentaire et infirmier, le cabinet Referis a analysé entre décembre 2011 et juin 2012 les comptes de 23 centres municipaux, six associatifs et un mutualiste. Si elle ne peut être « totalement représentative » (car fondée sur le volontariat), cette étude constitue une première radiographie de la situation des 180 centres de santé franciliens, « qui doivent connaître des difficultés similaires », estime Pierre Ouahnon.

En 2011, les 30 centres de santé étudiés ont reçu près de 725 000 patients. 25 établissements conservent leurs portes ouvertes le samedi matin et 22 accueillent des étudiants et internes. Cumulé, leur chiffre d’affaires s’élève à 53 millions d’euros. Malgré des subventions de dix millions, ces centres ont accusé en 2011 un déficit de...16 millions d’euros.

Comment renflouer les caisses des centres de santé ou, du moins, limiter leurs dépenses ?

L’ARS souligne le manque d’homogénéité dans la politique de gestion et de ressources humaines des établissements. « Certains centres ont dix semaines de congés payés, d’autres six, explique Danielle Azoulay, du cabinet Referis. Untel rémunère ses praticiens au pourcentage du chiffre d’affaires, untel décidera de ne pas remplacer les départs en retraite des médecins. On en arrive à des situations déraisonnables d’un ratio de six administratifs pour un médecin ! Or, jusqu’à preuve du contraire, ce n’est pas le personnel administratif qui soigne », argumente-t-elle. L’étude pointe aussi un taux d’occupation trop faible, dû à l’absentéisme des patients. « Dans certains centres, on peut monter jusqu’à 40 % d’absentéisme, alors qu’une simple piqûre de rappel par message SMS permettrait de faire chuter ce chiffre », suggère Danielle Azoulay.

 A.B.-I.

Source : Le Quotidien du Médecin: 9173