DEUX COMMUNICATIONS intéressantes concernant le cancer du pancréas ont été présentées à Los Angeles au congrès annuel de l'American Association of Cancer Research (Aacr) : l'une porte sur un vaccin thérapeutique, l'autre sur une concoction de fruits secs indiens, le triphala.
Une équipe de l'université de Pittsburgh, dirigée par Andrew Lepisto, a présenté les résultats d'un essai de phase I avec un vaccin thérapeutique dendritique. Ce vaccin repose sur la version synthétique d'un antigène tumoral, la protéine MUC1 – produite en excès par les cellules pancréatiques cancéreuses ; MUC1 synthétique est combinée aux propres cellules dendritiques du patient. De sorte que, très schématiquement, les cellules dendritiques ainsi « marquées » vont déclencher une réponse immunitaire contre les cellules cancéreuses. Le vaccin thérapeutique a été testé chez douze personnes opérées d'un cancer du pancréas : trois injections à trois semaines d'intervalle, puis un rappel six mois plus tard. Résultat : chez quatre patients, on a observé la présence continue et stable d'anticorps anti-MUC1, ainsi que l'absence de signe de maladie cancéreuse trois ans après la vaccination – soit cinq ans après le diagnostic et l'intervention.
Autre travail présenté au congrès de l'Aacr : l'essai chez la souris atteinte d'un cancer pancréatique humain du triphala, mélange traditionnel de trois fruits secs provenant d'Inde. Chez des souris auxquelles avaient été greffées des tumeurs pancréatiques humaines, l'équipe de Sanjay Srivastava (Pittsburgh) a donné à manger cinq jours par semaine de 1 à 2 mg de triphala. Ils ont ensuite comparé l'évolution des tumeurs de ces souris à celle de souris soumises uniquement à un placebo. Résultat : les souris recevant du triphala avaient des tumeurs significativement plus petites et un niveau plus élevé de protéines associées à l'apoptose. «Nos résultats montrent que le triphala a de fortes propriétés anticancer étant donné sa capacité à induire l'apoptose des cellules cancéreuses pancréatiques sans altérer les cellules normales», conclut l'auteur.
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