L'ÉTUDE menée par la Cellule interrégionale d'épidémiologie (Cire) de l'Ouest (Rennes) et la Direction départementale des affaires sanitaires et sociales du Calvados (Caen) à l'occasion de cas groupés de gastro-entérite signalés chez des pilotes de chars à voile, a permis de mettre en évidence un mode original de contamination. A la suite d'une compétition organisée sur la plage communale d'Hermanville-sur-Mer pendant le week-end des 25 et 26 mars 2006, 21 cas de gastro-entérite ont été identifiés parmi les 77 participants. A la suite d'investigations épidémiologiques et environnementales, il est apparu que la participation à l'une des manches (annulée ensuite), dont le parcours franchissait des eaux usées épurées rejetées sur l'estran de la plage était associé à la survenue de gastro-entérite. Le risque augmentait avec le nombre de tours effectués. Plusieurs pilotes ont rapporté des projections importantes maculant le visage lors de ce passage, ce qui rend plausible l'injection d'eaux à ce moment-là. L'utilisation de gants par la majorité d'entre eux ne plaidait pas en faveur d'une contamination par l'intermédiaires de mains sales portées à la bouche.
L'investigation a écarté les expositions alimentaires. La nature et les délais d'apparition des signes cliniques (les deux premiers cas sont apparus dans la nuit même : diarrhée, vomissements, douleurs abdominales, nausées, fièvre modérée, picotements oculaires dans trois cas) plaident en faveur d'une origine virale, plus particulièrement d'une infection à norovirus.
L'épisode «soulève la question de la vulnérabilité des pilotes de chars à voile face aux rejets littoraux», soulignent les auteurs. Il montre l'intérêt d'identifier et de caractériser les rejets situés à proximité des zones de pratique et d'en informer les clubs.
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