COMME CHAQUE ANNEE à la même époque, l'Union des hôpitaux de la région Ile-de-France (Uhrif) a réuni ses adhérents une journée durant pour faire le point sur l'actualité hospitalière régionale et nationale. L'Uhrif regroupe la plupart des établissements publics à caractère sanitaire ou social de la région parisienne, à l'exception des hôpitaux de l'Assistance publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) ; elle constitue, avec neuf autres unions régionales, la Fédération hospitalière de France (FHF).
Le président de l'Uhrif et député PS de l'Essonne, Yves Tavernier, a rappelé combien la situation financière des hôpitaux franciliens est « mauvaise ». « La majorité de nos établissements sont dans le rouge et les perspectives pour 2005 ne sont pas rassurantes », a-t-il dit. La fixation d'un objectif national des dépenses d'assurance-maladie (Ondam) à 3,6 %, en dessous des besoins estimés par la FHF (qui avait demandé 4,74 %), « n'a rien d'encourageant », a continué Yves Tavernier, qui s'attend à l'aggravation des reports de charge et à la fermeture de services dans sa région.
Le président de l'Uhrif, qui préside le conseil d'administration de l'hôpital de Dourdan, a aussi exprimé son opinion sur les contrats de retour à l'équilibre financier que passe l'Agence régionale de l'hospitalisation avec les établissements les plus en difficulté (l'hôpital de Dourdan en fait partie).
Pour une évaluation des contrats.
« Si nous avons approuvé la logique retenue, celle du donnant-donnant, nous exprimons les plus vives inquiétudes sur leur avenir », a dit Yves Tavernier, qui demande à ce que soit très rapidement conduite une évaluation de ces contrats : « Cela éviterait des conséquences négatives d'une restructuration de l'offre de soins effectuée dans les mêmes disciplines et dans des établissements voisins. »
Le montant des aides accordées par l'Arhif pour réduire les reports de charges a également été évoqué. « La différence de traitement entre les hôpitaux de l'AP et ceux de l'Uhrif pose problème. Pour quelles raisons les premiers bénéficient d'engagements pluriannuels et pas les autres », s'est interrogé à ce propos le président de l'Uhrif. Alain Lhostis, le président suppléant du conseil d'administration de l'AP-HP, a refusé la polémique : « Cette façon de regarder dans la poche de l'autre ce qu'il a reçu est complètement dépassée. La région a besoin de son CHU autant que de ses CH. Pour faire face aux enjeux, nous devons être associés, travailler ensemble », a-t-il déclaré pour calmer le jeu.
Reprenant la parole, Yves Tavernier a évoqué la difficile préparation du schéma régional d'organisation sanitaire (Sros) de troisième génération - « Il est demandé de multiplier par trois le nombre de chantiers en un délai beaucoup trop court » -, et la question des achats hospitaliers : « Imaginer que les achats des médicaments puissent être réduits de 2 % alors qu'ils relèvent pour l'essentiel de prix de monopole définis au plan national (...) me semble relever au mieux de l'impératif incantatoire, au pire, d'une tragique méconnaissance de la réalité. »
Un élément positif au tableau tout de même : dans le cadre de la T2A (tarification à l'activité), les hôpitaux publics d'Ile-de-France ont réussi à obtenir un taux correcteur unique de 7 % pour leurs activités de court séjour par rapport au reste de la France. Cette fois, « le bon sens, l'équité ont triomphé », a lancé le président de l'Uhrif. Avant d'ajouter, à regret, que la psychiatrie et les soins de suite et de réadaptation restent pour l'instant « exclus du dispositif ».
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