Unilever Bestfoods France
Valérie Busson (responsable des relations scientifiques) et Sara Coves (responsable des programmes santé)
« L'adhésion d'Unilever Bestfoods France au projet Suvimax est en grande partie due à deux personnalités (Alain Justet, directeur général de Fralib, et Marie-Thérèse Juillet, responsable des relations extérieures Astra Calvé), qui ont d'emblée cru à cette exceptionnelle aventure humaine et scientifique. Ainsi Unilever Bestfoods France, alors composé d'Astra Calvé et de Fralib, a été la première société privée à répondre présente à Serge Hercberg, avec l'engagement de soutenir l'étude durant tout son déroulement (c'est-à-dire une dizaine d'années).
Cette décision a été prise pour plusieurs raisons : la première reposait sur l'intime conviction que nous avions de l'utilité d'une telle étude nutritionnelle en prévention primaire, travail jamais réalisé en France ni même à l'étranger. En même temps, nous savions que pour être menée à bien jusqu'à son terme, l'étude demandait de gros moyens financiers que seul un partenariat public-privé permettrait. En outre, nous connaissions le sérieux de Serge Hercberg et l'équipe du CNAM à qui nous faisions une entière confiance. Enfin, il était important pour nous de connaître le comportement alimentaire et l'état nutritionnel des Français ; le recueil des données alimentaires étant le second objectif de l'étude.
En dehors du soutien financier, les deux unités mobiles qui ont sillonné la France pendant huit ans, étaient parrainées l'une par Fruit d'Or Recherche, l'autre par Thé et Santé de Lipton. Des travaux parallèles, adossés à Suvimax, ont également été menées à la demande d'Unilever Bestfood : étude sur la consommation de soupe et ses effets, analyse du profil des buveurs de thé, enquête sur le statut en fer de ces derniers.
Enfin, nous avons organisé (en partenariat avec « le Quotidien ») des EPU (enseignements postuniversitaires) pour les médecins dans différentes régions de France, au cours desquels nous présentions certaines données intermédiaires de l'étude Suvimax (analyse régionale des consommations alimentaires et des paramètres biologiques à mettre en lumière avec des données régionales de morbi-mortalités).
Par ailleurs, Suvimax nous a permis de faire évoluer nos produits en fonction des besoins réels des consommateurs. Cette étude a confirmé la trop faible consommation en acide gras oméga 3 des Français ; en revanche, elle a montré des apports adéquats en oméga 6 (et non pas excessifs comme a pu le dire) ; toutefois, le rapport oméga 6/oméga 3 restait trop élevé. Face à ce constat, nous avons optimisé la composition de nos margarines en introduisant de l'huile de colza riche en oméga 3.
La manifestation du 21 juin a signé la clôture de Suvimax et récompense l'ensemble des personnes qui ont travaillé à la réussite de cette aventure exceptionnelle. Le volontariat parfaitement bénévole des 13 000 Suvimaxiens mérite d'être salué. C'est la preuve qu'il est possible de mener de grandes études en France. Mais Suvimax ne se termine pas aujourd'hui, l'exploitation de ses résultats se prolongera bien au-delà, tant cette étude est riche d'enseignements. »
Candia
Florence Pierron, responsable marketing et innovation
« Le lait est un aliment santé par excellence. Il est donc tout à fait légitime que Candia soutienne la recherche en nutrition, notamment concernant l'intérêt des vitamines à doses nutritionnelles.
Candia a été une des toutes premières entreprises à garantir la teneur en vitamines de ses produits, avec, entre autres, le lancement de Viva en 1983.
Puis, dans les années 1990, Candia a créé le concept du lait enrichi en fer, vitamines et minéraux pour les enfants. Candia est également convaincu de l'importance de l'enrichissement du lait en micronutriments (à doses nutritionnelles) pour des populations particulières comme les personnes âgées (avec le lait Calcium Plus). Notre implication dans l'étude Suvimax était donc naturelle.
L'étude Suvimax nous intéressait particulièrement pour trois raisons.
Premièrement, c'est une étude nationale, insérée dans la « vraie vie » de « gens normaux ». Cet aspect nous paraît très important, les recommandations nutritionnelles devant s'adresser à tous, y compris aux personnes en bonne santé.
Le deuxième intérêt de l'étude est la collecte de données sur les consommations des Français. Nous savions déjà assez bien ce que les gens achetaient mais pas forcément ce qu'ils mangeaient. L'étude Suvimax nous donne des informations précieuses sur les niveaux de consommation des aliments. Nous allons pouvoir analyser l'ensemble des données de consommation par rapport au style de vie des Suvimaxiens (sédentaires, sportifs, urbains...) et aux données de santé (cholestérol, IMC, incidents cardiaques...).
Et bien sûr, nous sommes intéressés par l'objectif principal de l'étude qui était d'en savoir plus sur les liens entre supplémentation en antioxydants et santé.
Notre implication dans l'étude Suvimax a dépassé le cadre du soutien financier. Candia a apporté son expertise pour la création d'un manuel alimentaire, permettant aux Suvimaxiens de visualiser les doses d'aliments ingérés et donc de répondre de façon plus précise aux questionnaires. Candia a travaillé avec l'équipe de Serge Hercberg sur l'analyse de l'état de santé comparé des petits et des gros buveurs de lait. Et elle a participé à la médiatisation de l'étude auprès de la communauté scientifique au cours de différents congrès et par le biais de la Lettre de l'institut Candia.
Nous sommes très fiers d'avoir participé à cette aventure. Suvimax fait déjà date dans la communauté scientifique mondiale et va devenir une référence pour l'ensemble de la société et du public. L'engouement des Suvimaxiens pour l'étude est une incitation à manger sain et ces quelque 13 000 volontaires sont devenus des leaders d'opinion sur l'alimentation et la santé. »
Kellogg's
Ghislaine Gilliers, responsable pôle nutrition et santé
« Le Dr W.K. Kellogg's, qui a fondé il y a un siècle, avec son frère, la société Kellogg's, voulait contribuer à améliorer la santé de la population, notamment en faisant la promotion d'une alimentation saine. Mieux connaître les liens entre alimentation, nutrition et santé entre donc parfaitement dans les préoccupations de Kellogg's, raison pour laquelle nous avons immédiatement accepté de nous lancer dans l'aventure Suvimax, dont la dimension humaine nous a beaucoup séduits.
Par ailleurs, mieux appréhender le profil des consommateurs de céréales nous intéressait ; cela a fait l'objet d'une étude complémentaire dans le cadre de Suvimax. Ce type de recherche nous est familier, puisque nous avons aussi participé à l'étude INCA et à d'autres enquêtes nutritionnelles permettant d'établir un lien entre les habitudes alimentaires et des marqueurs de l'état de santé.
Outre le soutien financier de Kellogg's à Suvimax, nous avons fourni les céréales de petit déjeuner distribuées dans les unités mobiles qui circulaient sur les routes de France.
Après ces années de collaboration, nous avons été particulièrement heureux de participer à la fête du 21 juin, qui a récompensé les Suvimaxiens et l'ensemble des équipes qui les ont suivis. Tout naturellement, c'est le petit déjeuner que nous avons choisi de leur offrir, avant une marche symbolique entre le quartier de la Muette et le stade Roland-Garros, une bonne façon de rappeler l'importance au plan de la santé d'un bon petit déjeuner et d'une activité physique régulière. Enfin, une grande roue installée sur le stand Kellogg's a permis de tirer au sort des questions pour informer les visiteurs sur les liens entre alimentation, nutrition et santé, avec l'aide de diététiciennes. »
Trois années de préparation
Le lancement de l'étude Suvimax a demandé trois années de préparations.
- Le 24 septembre 1992 est lancée officiellement, en présence du ministre de la Santé Bernard Kouchner, une série de pré-tests permettant d'évaluer les possibilités d'adhésion des volontaires et de valider les outils. Les pré-tests, réalisés sur plusieurs milliers de volontaires, ont nécessité deux années de travail. Pendant la même période, deux unités mobiles sont construites et équipées spécialement et 15 000 boîtiers télématiques de transmission des données sont fabriqués. Il faut aussi mettre en route la production des capsules de suppléments ou de placebo (50 millions de capsules de gélatine molle nécessaires), éditer les manuels des volontaires, développer les programmes informatiques.
- Le 2 mars 1994, au MEDEC, peut dès lors être lancé, en présence du ministre Philippe Douste-Blazy, l'appel au volontariat.
- De juin à août 1994 se déroule la sélection des participants parmi 79 976 candidats. Un questionnaire de plus de 250 questions permet de tester leur motivation (21 481 le retourneront) et d'améliorer la représentativité de l'échantillon.
- Enfin, l'inclusion des volontaires, avec premier bilan médical et remise des capsules durera d'octobre 1994 à mai 1995, les deux unités mobiles circulant dans toute la France.
Les « grands partenaires »
De très nombreuses sociétés ont soutenu l'étude Suvimax. L'implication forte et durable de certaines d'entre elles leur a valu le titre de « grand partenaire ». Ce sont : Unilever Bestfoods France (Fruit d'Or, Lipton, Knorr), Sodexho, Kellogg's, Candia, Céréal, CERIN, Danone (Lu), L'Oréal, Estée Lauder, Peugeot, France Télécom, Jet Service (TNT), Air Liquide, Carboxyque, RP Scherer (Cardinals), Seppic Givaudan Lavirotte, Fould Springer, Boehringer, Becton Dickinson.
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