ON DISPOSE d'un nombre important de pansements dont la diversité permet de s'adapter aux différents types de plaies. Leur atout majeur réside dans le confort apporté au patient et la réduction de la fréquence des soins. Petit guide d'utilisation, avec le Dr Clélia Debure*.
«Dans les années 1970, la palette de soins de l'infirmière tenait dans le creux des mains et se résumait à un tube de vaseline, des ampoules d'huile, du sérum physiologique, une solution aqueuse au nitrate d'argent, se souvient Clélia Debure . Actuellement, l'offre est tellement importante qu'un panier suffit à peine à transporter tous les pansements.»
Cette pléthore de nouveautés a motivé la HAS à évaluer la place des différents pansements aux différentes phases de la cicatrisation car ce n'est pas l'étiologie, mais le stade de la plaie qui conditionne leur utilisation. A l'issue de ce travail d'experts, on peut résumer leurs recommandations dans le tableau ci-contre. Mais attention, gardons bien à l'esprit que le pansement ne fait pas tout. La compréhension et le traitement de la maladie vasculaire sous-jacente, le lavage des plaies, les soins techniques de l'infirmier sont des étapes indispensables. Le pansement, lui, ne fait que maintenir un milieu humide qui est le plus propice à la cicatrisation. Il se doit aussi d'être non allergisant, non traumatique (éviter les adhésifs), peu coûteux et facile à manipuler. «Les pansements ne raccourcissent pas la durée de la cicatrisation, mais on ne peut plus s'en passer, souligne cette spécialiste. Ils sont d'un confort extrêmement important pour le patient et permettent de réduire la fréquence des soins, d'où une économie en termes de dépenses de santé.» Certes, les études et les évaluations sont difficiles dans le domaine des plaies, mais les soignants attendent encore beaucoup des industriels. «Il serait souhaitable que les pansements se positionnent davantage dans une phase d'évolution de la cicatrisation et, surtout, qu'ils arrivent à nous sortir de l'impasse des ulcères veineux rebelles», explique Clélia Debure. À six mois, 40 % des ulcères ne sont pas cicatrisés, pour des raisons parfois impossibles à maîtriser (âge, ancienneté de l'ulcère, isolement socioprofessionnel). «On attend des nouveaux pansements qu'ils suppriment les phénomènes inflammatoires, stimulent la croissance des kératinocytes, des fibroblastes, des facteurs de croissance, etc.» Les recherches sont en cours. En attendant, la création de réseaux de prise en charge spécialisée doit se développer.
* Chef de service de l'unité de rééducation vasculaire, hôpital Broussais, Paris.
(1) Pour en savoir plus, lire le rapport de la Haute Autorité de santé (HAS), évaluation des pansements primaires et secondaires, octobre 2007.
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