De notre correspondante
Dans le cadre du Programme régional de santé des enfants vient de se tenir au CHRU de Lille la première journée hospitalière pédiatrique sur l'enfance maltraitée.
Réunissant les professionnels de santé des dix-huit sites d'accueil pédiatrique de la région Nord - Pas-de-Calais et tous les partenaires de l'enfance maltraitée - justice, police, travailleurs sociaux, éducateurs, etc. -, cette journée de formation, suivie par quelque cinq cents participants, visait à renforcer le partenariat entre les différents intervenants, pour améliorer la prise en charge des enfants victimes de mauvais traitements.
Le Nord - Pas-de-Calais est particulièrement concerné par le problème, puisqu'il arrive en tête des régions françaises pour le nombre de signalements de cas de maltraitance. Une forte natalité et des conditions économiques difficiles expliquent en partie cette situation.
Pour lutter contre le phénomène, le CHRU de Lille s'est très vite doté d'une équipe spécialisée dans la maltraitance, qui prend en charge de 300 à 400 enfants chaque année, adressés par les différents services pédiatriques de la région. Avec le temps, cette équipe pluridisciplinaire a acquis une certaine expérience et mis au point des outils qui permettent de mieux prendre en charge les victimes.
Dans les situations d'urgence, notamment, elle utilise un questionnaire téléphonique qui permet d'opérer un premier tri, comme l'explique le Dr Françoise Hochart, responsable du pôle de référence régional maltraitance.
« La plupart du temps, c'est par téléphone que nous sommes alertés par les professionnels de santé. Dans l'urgence, il est difficile de faire le tri entre ce qui nécessite une prise en charge immédiate et ce qui peut être programmé un peu plus tard. Nous avons donc mis au point une sorte de grille qui permet, à travers des critères précis, de déterminer le degré d'urgence, en fonction de la souffrance psychologique de l'enfant ou de l'entourage, de la nature des lésions corporelles ou de la persistance aux côtés de l'enfant de la personne maltraitante. Autant d'éléments qui permettent de ne pas passer à côté d'une urgence et de travailler plus sereinement. »
Dans dix-huit services hospitaliers
Au cours de cette journée de formation, l'équipe lilloise a également présenté un kit d'accueil destiné aux médecins qui reçoivent des enfants victimes d'abus sexuels. « L'émotion est toujours très grande face à une suspicion de viol et il nous a paru souhaitable d'aider les praticiens confrontés à cette situation, dans un souci de meilleure efficacité », résume la responsable du pôle régional. D'où l'idée d'un kit comprenant tout le matériel nécessaire à la prise en charge des enfants victimes d'abus sexuels : guide médical, matériel de prélèvement et de soins, adresses utiles. Expérimenté à Lille et à Maubeuge, ce matériel devrait être diffusé au cours de l'année prochaine dans les dix-huit services hospitaliers accueillant des enfants maltraités.
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