Exercice

Des outils pour essaimer les maisons de santé

Publié le 22/01/2010
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Remis mardi à Roselyne Bachelot, le rapport Juilhard développe une série de propositions. La plupart visent à simplifier la vie des généralistes intéressés par monter un projet. Dans ce travail à 6 mains figurent aussi des suggestions qui touchent au mode de fonctionnement des maisons de santé.

Crédit photo : G. Butet

Consacrées par la loi Bachelot, les maisons de santé viennent de faire l’objet d’un nouveau rapport. Deux ans et demi après son premier travail, le sénateur UMP du Puy-de-Dôme, Jean-Marie Juilhard a remis mardi à la ministre de la Santé « un bilan des maisons et des pôles de santé et les propositions pour leur déploiement ». Entouré du Pr Guy Vallencien, à qui on prête d’avoir converti le président de la République aux maisons de santé, de Berengère Crochemore, ex-présidente de l’Isnar-IMG et Annick Touba, présidente du syndicat infirmier SNIIL, le sénateur a fait huit propositions qui devraient alimenter les décrets de la loi HPST attendus prochainement. La création d’un guichet unique, via les ARS, faciliterait sans nul doute les démarches des professionnels de santé promoteurs, mais pourrait peut-être faire grincer des dents les élus locaux qui se voient ainsi court-circuités. De même la « création d’une marque collective maison de santé à partir d’un cahier des charges » permettra d’y voir plus clair ainsi que celui d’un statut juridique simple.

« Les professionnels de santé ne sont ni juriste, ni comptable, ni promoteur immobilier, il faut que leur projet de santé bénéficie d’une aide à l’ingénierie » juge Bérengère Crochemore qui insiste également sur l’importance de faire des maisons, des terrains de formation et de recherche pour y attirer les jeunes praticiens. Les autres propositions risquent en revanche de coincer un peu : partage de tout ou partie du dossier médical du patient dans la maison avec autres professionnels ou possibilité d’inscrire le patient à la maison de santé collectivement en tant que « médecin traitant ». Ces notions collectives viennent certainement bouleverser plus profondément encore la relation médecin-patient traditionnelle que la diversification des modes de rémunération qui commence tout juste à être expérimentée en Rhône-Alpes et en Franche-Comté.

V.H.

Source : lequotidiendumedecin.fr