Association fixe amlodipine-atorvastatine

Des objectifs atteints par plus de patients

Publié le 29/06/2006
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LES MALADIES cardio-vasculaires représentent actuellement la première cause de décès dans les pays développés et constitueront en 2020 la première cause de décès au niveau mondial. «Chez une majorité de patients, 81,8%, l’HTA est associée à d’autres facteurs de risque cardio-vasculaire, notamment une dyslipidémie, présente chez plus de la moitié des hypertendus; or cela est parfaitement démontré, l’association de différents facteurs de risque expose à une incidence accrue d’événements cardio-vasculaires», a rappelé le Pr Athanasios Manolis (Athènes, Grèce).

L’étude INTERHEART a souligné les effets synergiques délétères de l’association de facteurs de risque ; l’association HTA-dyslipidémie est notamment à l’origine d’une augmentation de la perméabilité endothéliale et d’une rétention des lipoprotéines athérogènes au niveau de l’intima artérielle. Les recommandations des sociétés savantes reconnaissent toute la nécessité d’une prise en charge du risque cardio-vasculaire global lors de la décision thérapeutique. Elles proposent une stratification du risque global, fondé sur le nombre de facteurs de risque associés et leur degré de sévérité, d’où découle la stratégie thérapeutique. Un patient ayant seulement une élévation tensionnelle à 160/90 mmHg, par exemple, aura un risque cardio-vasculaire global moindre qu’un sujet ayant une PA à 140/85 mmHg, mais fumeur et ayant un LDL élevé. «Or, déplore le Pr Manolis, 90% des patients présentant une HTA et une dyslipidémie ne sont pas aux objectifs thérapeutiques. Ces barrières à un traitement optimal sont de plusieurs ordres, liées à la fois au médecin, au patient et plus globalement au système de soins. Le recours à l’association fixe d’un antihypertenseur (amlodipine) et d’une statine (atorvastatine) (Caduet) est susceptible d’améliorer l’observance thérapeutique et d’accroître la proportion de patients aux objectifs.»

Le programme JEWEL.

C’est dans ce contexte qu’a été lancé le programme JEWEL, qui visait à évaluer l’utilité de cette approche et son efficacité en termes d’atteinte des objectifs. Les résultats de JEWEL I, réalisée au Royaume-Uni et au Canada, et de JEWEL II, menée dans 11 pays européens, présentés lors du dernier congrès de l’ESH à Madrid, confirment la pertinence de cette démarche. Deux mille deux cent quarante-cinq patients des deux sexes, âgés de 18 à 80 ans et présentant une HTA et une dyslipidémie, ont été inclus dans ces études menées en ouvert sur une période de seize semaines.

L’association amlodipine-atorvastatine pouvait être administrée selon huit dosages différents, les objectifs thérapeutiques variant selon les pays, en fonction des recommandations. Dans les deux études, la moitié des patients ont reçu la dose la plus faible, soit l’association fixe de 5 mg d’amlodipine et 10 mg d’atorvastatine. Après seize semaines de traitement, la proportion de patients aux objectifs était de 62,9 % dans JEWEL I et de 50,6 % dans JEWEL II. Ce qui se traduit, en prenant le score de risque Card de la Société européenne de cardiologie, par une réduction de plus de 50 % à dix ans du risque d’événement cardio-vasculaire fatal, et ce dans les pays du Nord et du Sud.

Le traitement a été bien toléré dans les deux études ; l’effet indésirable le plus fréquemment rapporté a été la survenue d’oedèmes (11 % des patients).

Comme l’a souligné le Pr Manolis, les données de ces études plaident en faveur du recours à l’association fixe Caduet pour traiter les patients hypertendus ayant d’autres facteurs de risque.

Session orale, 16e Congrès européen sur l’hypertension artérielle, Madrid.

> Dr ISABELLE HOPPENOT

Source : lequotidiendumedecin.fr: 7990