LA polyarthrite articulaire (PR) est une maladie inflammatoire chronique dont la prévalence est, en France, de l'ordre de 0,3 %. Elle est trois fois plus fréquente chez la femme que chez l'homme et peut survenir à tout âge, avec toutefois un pic de fréquence entre 40 et 60 ans.
La polyarthrite rhumatoïde.
Cette maladie chronique peut, dans certains cas, constituer une réelle « urgence articulaire » ; de 10 à 20 % des PR sont des formes très sévères, au pronostic fonctionnel redoutable. Leur gravité est liée à l'inflammation chronique du tissu synovial articulaire, inflammation qui entraîne progressivement une destruction irréversible du cartilage et de l'os.
La PR est aussi une maladie systémique, dont les manifestations extra-articulaires peuvent mettre en jeu le pronostic vital : la durée de vie des malades atteints est réduite de cinq à dix ans.
De nombreux arguments plaident en faveur de l'introduction précoce du traitement de fond.
L'avènement des anti-TNF alpha, par leur efficacité sur la symptomatologie clinique, mais surtout sur le ralentissement de la progression de la destruction articulaire, a bouleversé l'approche thérapeutique de la PR.
Parmi les anti-TNF alpha, l'étanercept (Enbrel) est le seul récepteur soluble humain recombinant. Il agit comme un inhibiteur puissant, empêchant les molécules de TNF alpha de se fixer sur leurs récepteurs membranaires. De ce fait, il bloque la cascade inflammatoire qui, dans la PR, détruit l'articulation.
Enbrel[226] est le seul anti-TNF alpha à avoir démontré son efficacité en monothérapie dans le ralentissement des destructions articulaires chez des patients non traités précédemment par le méthotrexate.
Les deux tiers des patients traités par Enbrel ont bénéficié d'une amélioration de leurs symptômes et de leur capacité fonctionnelle (1).
La spondylarthrite ankylosante.
Presque aussi fréquente que la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante (SA) fait partie d'un groupe d'affections regroupées sous le terme de spondylarthropathies dites séronégatives englobant les arthrites réactionnelles, le rhumatisme psoriasique, les spondylarthropathies associées aux maladies inflammatoires du tube digestif (maladie de Crohn et rectocolite hémorragique), le syndrome Sapho et les spondylarthropathies, dites indifférenciées.
Selon les données françaises les plus récentes (enquêtes Epirhum 1 et 2), réalisées par la Société française de rhumatologie, leur prévalence serait en France de l'ordre de 0,37 %, ce qui représente environ 200 000 cas, dont plus de la moitié correspondent à des spondylarthrites ankylosantes.
Ces affections du sujet jeune qui peuvent être particulièrement handicapantes connaissent depuis quelques années un regain d'intérêt en raison de découvertes physiopathogéniques importantes et de la mise sur le marché de thérapeutiques innovantes comme les anti-TNF alpha.
La précocité du diagnostic a cependant une importance particulière, car une prise en charge adaptée rapidement mise en œuvre permet de limiter la progression de l'ankylose et des lésions irréversibles.
Le traitement de la SA a trois objectifs : calmer l'inflammation et la douleur, prévenir les complications liées à l'ankylose et aux déformations, et pallier le handicap des formes sévères.
Le traitement conventionnel de première intention fait appel aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (Ains), mais au cours de leur évolution près de 20 % des SA deviennent réfractaires aux Ains. En outre, des problèmes d'intolérance, notamment digestifs, peuvent imposer l'arrêt du traitement, enfin, le niveau de satisfaction des patients est variable : 42 % estiment que leur maladie n'est pas parfaitement contrôlée.
Après avoir révolutionné le traitement de la polyarthrite rhumatoïde, les anti-TNF alpha en traitement de fond bouleversent la prise en charge des formes sévères de SA rebelles aux Ains.
Enbrel (étanercept) a obtenu le 16 janvier 2004 une cinquième indication pour le traitement de la SA sévère et active de l'adulte en cas de réponse insuffisante au traitement conventionnel. Les résultats cliniques montrent une amélioration fonctionnelle (diminution de la raideur de la colonne vertébrale et amélioration de la mobilité) et de la qualité de vie des patients (2).
Journée d'Amphis du Medec parrainée par les Laboratoires Wyeth.
(1) Moreland LW et coll. Longterm Safety of Etanercept in Patients with Rheumatoid Arthritus. « J rheumatol » 2001 ; 28(6) :1238-1244.
(2) Davis JC et coll. Recombinant Human Tumor Necrosis Factor Receptor (Etanercept) for Treating Ankylosing Spondylitis. « Arthritis Rheum » 2003 ;48 : 3230-3236.
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