D ANS une communication faite en conseil des ministres, Ségolène Royal a annoncé une série de dispositions visant à humaniser la protection de l'enfance.
Il s'agit, notamment, d'élargir le champ de recrutement des familles d'accueil, de multiplier le parrainage, d'assurer le « principe du contradictoire » dans la procédure d'assistance éducative (décret en attente)* et, surtout, de lancer, dans une dizaine de départements pilotes, des actions de prévention, d'accompagnement des familles et de diversification des prises en charge. « Nous allons développer, explique la ministre, l'accompagnement à domicile, par le biais des travailleuses familiales et le parrainage, et élargir les familles d'accueil aux retraités de l'enseignement. »
Les crèches et les haltes-garderies seront ouvertes aux allocataires de la prestation de parent isolé. Ainsi, le nombre de placements pourrait être réduit de moitié, espère Ségolène Royal, qui souhaite introduire plus de justice sociale dans la protection de l'enfance.
A ce jour, près de 300 000 enfants et adolescents sont concernés par des mesures de protection relevant de la responsabilité des conseils généraux. Une moitié sont l'objet d'une assistance éducative en milieu ouvert (AEMO) et l'autre, de placements, à l'instigation de la justice dans 75 % des cas, en familles d'accueil (60 000), en établissements collectifs (40 000) et en internats scolaires ou chez des « tiers dignes de confiance » (50 000). En règle générale, une AEMO est entre dix et quinze fois moins coûteuse qu'un placement en famille d'accueil ou institutionnel.
Le budget de la protection de l'enfance représente plus de 300 milliards de francs, dont 30 en provenance des départements et 250 des caisses d'allocations familiales.
* Dans l'état actuel de la législation, il n'est pas permis aux familles d'avoir un accès direct au dossier d'assistance éducative.
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