« À Noyon, un médecin sur deux ne prend plus de patients. » C’est le constat du « Courrier Picard ». Dans un article publié en ligne, le journal se penche sur le problème croissant de la démographie médicale en Picardie.
Pour mener son enquête, le quotidien s’est fait passer pour une famille fraîchement installée dans la région, à la recherche d’un médecin traitant. Pendant plusieurs semaines, ses journalistes ont téléphoné à une trentaine de cabinets de huit communes pour interroger les médecins sur leur disponibilité.
Conclusion : près de 20 % des généralistes contactés refusent les nouveaux patients. La situation est moins dégradée à Compiègne où le journal n’a essuyé que deux refus sur vingt. Principal motif invoqué par les médecins : leur prochain départ à la retraite.
« On s’arrangera... »
La situation démographique de la région est préoccupante. Selon une enquête de l’agence régionale de santé, réalisée à partie des données de l’INSEE, la Picardie est l’une des régions les moins bien pourvues en médecins - en particulier en généralistes.
Cette situation ne risque pas de s’arranger avec les nombreux départs programmés dans les prochaines années. D’ici à 2020, prédit cette étude, près de la moitié des effectifs (1 440 généralistes en 2011) devra être renouvelée pour maintenir l’offre de soins actuelle.
« Le Courrier Picard » relève malgré tout la bonne volonté des praticiens qui tirent sur la corde au maximum pour accueillir de nouveaux patients. « On fera de la place », « on s’arrangera », « il faut bien assurer »... répondent ces généralistes. Certains préviennent cependant qu’ils ne pourront pas effectuer de déplacement en dehors de la commune, qu’ils ne prennent pas de pathologies trop lourdes, et qu’il faudra accepter les délais d’attente.
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