Le projet Misola est né d'un constat : en Afrique, 30 % des enfants de moins de 5 ans souffrent de malnutrition. Et c'est au moment du sevrage qu'il faut intervenir pour enrayer le phénomène. « A partir de 6 mois, le lait ne suffit plus à couvrir tous les besoins nutritionnels et il est nécessaire d'apporter à l'enfant des compléments alimentaires. Or, en Afrique, cette diversification ne se fait pas de manière correcte », explique le Dr François Lebas, pédiatre à l'hôpital de Calais et cheville ouvrière du projet.
D'où l'idée de proposer un aliment complet pour la période de sevrage (entre 6 mois et 2 ans), produit à partir de matières premières locales. Composée de mil, de soja, d'arachide, de sucre et de sel, Misola est une farine à cuire (afin d'éviter les germes) utilisable à titre préventif mais aussi en traitement des malnutritions moyennes déjà survenues. Pour améliorer le produit, du zinc et des vitamines seront bientôt adjoints à la farine, afin de réduire les carences vitaminiques constatées chez 36 % des enfants.
Coopératives
Produite intégralement à partir de ressources locales, la farine est vendue à un prix cinq fois moindre que les farines d'importation. Le matériel - grilloir et mélangeur - est fabriqué sur place et la fabrication assurée par des groupes de femmes organisées en coopérative.
Lancé initialement au Burkina, le programme est aujourd'hui présent dans tout le Mali : de Bamako à Tombouctou, en passant par Sikasso ou Ségou, 16 unités de production couvrent le territoire. La création d'une coopérative coûte entre 3 000 et 23 000 euros (en fonction de la mise à disposition ou non d'un local). Pour aider au démarrage, l'association finance (grâce au soutien de la région Nord - Pas-de-Calais, de Rhône-Alpes et de la coopération française) les deux premières années de loyer et d'approvisionnement en matière première. Ensuite, la coopérative doit s'autofinancer et écouler elle-même sa production.
A l'heure actuelle, les 16 unités maliennes assurent une production annuelle de 25 tonnes de farine (ce qui couvre de 5 à 10 % des besoins), mais elles vont bientôt passer à la vitesse supérieure. Le Programme alimentaire mondial vient en effet de retenir Misola pour la fourniture de 15 tonnes de farine par mois, dans le cadre de sa lutte contre la malnutrition, pour une durée de cinq ans. Un contrat qui risque de donner un sérieux coup d'accélérateur au projet.
Misola, 12 rue des Soupirants, 62100 Calais. www.globenet.org/misola/.
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