Le Conseil national de l’ordre des médecins (Cnom) a confirmé avoir demandé au conseil départemental de Paris de convoquer des médecins dont les noms ont été cités dans l’affaire Woerth/Bettencourt dès le mois de septembre. Ces médecins ne sont autres que le célèbre professeur Gilles Brücker, ancien président de l’Institut national de veille sanitaire (INVS), actuellement directeur du GIP Esther*, et sa compagne le professeur Christine Katlama. « Ces deux médecins ont été invités à venir s’expliquer devant la présidente du conseil départemental de Paris, le Dr Kahn-Bensaude, et son homologue du Val-de-Marne, le Dr Bernard Ledoirin, suite aux révélations de la presse en juillet dernier. Nous n’en sommes pas encore à la procédure disciplinaire. Nous allons d’abord entendre ce qu’ils ont à dire, puis nous prendrons une décision. Nous rappelons qu’il est interdit pour un médecin de recevoir un legs d’un de ses patients décédés, ou encore de recevoir un mandat ou des avantages d’un patient en situation de faiblesse. Les sanctions peuvent aller du simple avertissement à la radiation », rappelle le Dr André Deseur, du Cnom. « Par ailleurs, si un médecin était condamné à l’issue d’une procédure judiciaire, il encourrait également une sanction de l’Ordre », ajoute-t-il. Gilles Brücker, ancien membre du cabinet de Bernard Kouchner en 2001 et 2002, cofondateur de Médecins sans frontières et de Médecins du monde, fréquente Liliane Bettencourt depuis le début des années quatre-vingt-dix, via l’entremise de son ami d’enfance, le photographe François-Marie Banier. Devenu le médecin de la milliardaire, Gilles Brücker aurait pris fait et cause pour son ami François-Marie Banier, accusé par la fille de la milliardaire d’abus de faiblesse. Lors d’une audition par la brigade financière en 2008, Brücker aurait affirmé avoir contesté les certificats médicaux de certains de ses confrères, qui jugeaient défaillantes les capacités mentales de Liliane Bettencourt. Il aurait aussi écarté le docteur attitré de la milliardaire Philippe Koskas, lorsque ce dernier avait émis la volonté de faire passer une IRM à Liliane Bettencourt. Gilles Brücker est également devenu, en 2003, l’exécuteur testamentaire de Liliane Bettencourt, une fonction pour laquelle il pourrait recevoir un million d’euros s’il l’accomplissait. La fille de Brücker et Katlama a également reçu de Liliane Bettencourt un appartement de 500 000 euros. Enfin, les associations médicales du couple de médecins – soit Orvacs, Solthis** et le Crepats – généreusement dotées par la fondation Bettencourt-Schueller, sont légataires, aux côtés de François-Marie Banier, de la fameuse île d’Arros dans l’océan Indien, propriété de Liliane Bettencourt.
* Réseau de coopération entre la France et les pays en développement dans le traitement et l'accès aux soins des personnes vivant avec le VIH/sida.
** Objectif recherche vaccin sida, Solidarité thérapeutiques et initiatives contre le sida.
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