Les médecins-conseils d'Alsace-Moselle et leurs homologues allemands du Bade-Wurtemberg ont organisé une journée commune de formation médicale continue à Strasbourg, afin d'évaluer leurs pratiques et la prise en charge des patients des deux côtés du Rhin.
Si les maladies cardio-vasculaires ou la dépendance constituent des préoccupations majeures dans les deux pays, leur définition et leur traitement obéissent à des règles très différentes. Les grilles d'évaluation de la perte d'autonomie utilisées en France (AGGIR) classent les patients en « groupes », avec l'avantage de la simplicité, mais l'inconvénient de mal prendre en compte la dépendance psychique.
A l'inverse, les grilles allemandes donnent des résultats plus fins ; elles pèchent toutefois par la complexité de leur utilisation. « En confrontant nos méthodes, expliquent le Dr Gilbert Weill, médecin-conseil régional du service médical d'Alsace-Moselle, et le directeur du service médical des caisses badoises (MDK), Karlheinz Plaumann, « nous souhaitons améliorer nos outils et profiter de l'expérience de nos voisins ».
Cette première réunion commune de FMC de médecins-conseils devrait inciter les praticiens à se rencontrer plus souvent dans un cadre transfrontalier.
Les jugements de la Cour de justice européenne.
Les médecins-conseils des deux régions envisagent d'autres thèmes de coopération, y compris en matière d'évaluation des dépenses pharmaceutiques ou de prévention. « On ne pourra plus très longtemps expliquer aux gens qui franchissent le Rhin que l'Europe ne s'applique pas en matière de santé, et il faut dès maintenant s'y préparer », estiment-ils. Hors urgence, en effet, les traitements transfrontaliers restent soumis à un accord préalable des caisses. Mais les jugements successifs de la Cour européenne de justice donnent raison aux patients qui décident de leur propre gré de se faire soigner dans un pays voisin. Les médecins-conseils rappellent que l'Europe de la santé passe par la mise en place d'outils statistiques et méthodologiques harmonisés, qui font encore défaut, pour connaître et évaluer les besoins sanitaires et les traitements dispensés d'un pays à l'autre.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature