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PAS DE VIE sans eau. Pourtant, disposer d'eau aujourd'hui ne coule plus de source ! Maggie Black, écrivain britannique qui a beaucoup voyagé dans les pays en développement pour l'Unicef ou d'autres organisations internationales, telles que WaterAid ou encore Anti-Slavery International, propose une analyse symbolique et historique de l'eau dans un texte superbement illustré qui ne peut laisser indifférent. Bilan actuel des ressources, enjeux stratégiques liés à l'eau voisinent habilement avec des aspects moins alarmants comme le caractère sacré (ablutions rituelles et bains de purification pratiqués dans toutes les cultures et dans le monde entier) ou ludique (des thermes de Budapest aux plages occidentales en passant par les jeux de boue des enfants des bidonvilles) de ce fluide élémentaire. Les photos, plus étonnantes les unes que les autres, sont accompagnées de textes destinés à une prise de conscience urgente du problème de l'eau et de citations d'auteurs du monde entier. Aujourd'hui, cet élément, pourtant aussi vital que l'air que l'on respire, est un produit commercial comme les autres, sa gestion étant de plus en plus le fait du secteur privé ; elle est donc soumise à toutes les dérives et à toutes les corruptions. Les habitants des pays en développement en font les frais les premiers, explique M. Black, chiffres et exemples à l'appui. Heureusement, poursuit-elle, des milliers de communautés et d'organisations locales déploient des trésors d'imagination pour trouver des solutions plus humaines et écologiques à ces problèmes cruciaux. La magie créatrice de l'eau se poursuit donc pour l'instant. En témoigne le regard illuminé de ce petit Pakistanais en haillons, sale comme un peigne, au spectacle de trois gouttes d'eau lui coulant sur la main.
Eau-de-vie.
Victor Hugo l'avait dit : « Dieu n'avait fait que l'eau, mais l'homme a fait le vin. » Marc Lagrange, chirurgien et œnophile, dans un ouvrage richement illustré, retrace l'histoire de l'utilisation médicale du vin des origines à nos jours, avant de développer des aspects plus contemporains des inconvénients et des avantages de sa consommation et de parler du fameux paradoxe français.
L'histoire de la médecine semble se confondre avec celle du vin, montre M. Lagrange. D'abord magique puis religieuse, la médecine devient au fil des siècles rationnelle. La viti-viniculture connaîtra les mêmes étapes. Truffée d'anecdotes savoureuses ou surprenantes et de documents iconographiques, cette histoire du vin et de la médecine est un parcours à la fois hédonique et instructif. De l'Antiquité au XVIIIe siècle, le vin sera considéré à la fois comme un aliment, un médicament ou un agrément.
L'histoire mutuelle et parallèle du vin et de la médecine marquera un tournant net au milieu du XIXe avec le retour au puritanisme et l'apparition pour la première fois dans l'histoire, sous la plume d'un médecin suédois, Magnus Hüss, du vocable alcoolisme. « Tournant alors décisif dans la conjugalité du vin et du médecin : le vin cesse de purifier le sang puisqu'il est intoxiqué par l'alcool qu'il véhicule. » Un siècle plus tard, à partir des années 1950, médecine et œnologie connaissent des progrès sans précédent qui permettent d'avoir un débat raisonné et moins passionnel sur les bienfaits et les méfaits du vin ; ce qui n'empêche pas toutefois le bon vivant et la société de s'interpeller sur les limites de leurs libertés respectives, note Marc Lagrange. L'actualité française récente en témoigne en effet.
« Eau, source de vie », Maggie Black, Romain Pages Editions, 144 pages, 34,50 euros.
« Le Vin et la Médecine - A l'usage des bons vivants et des médecins », Editions Féret, 192 pages, 49 euros.
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