Jazz-rock
Jack DeJohnette est fidèle en amitié. Le temps d’un concert à Chicago, durant l’été 2013, l’emblématique batteur du trio de Keith Jarrett a réuni quelques vieux amis, natifs comme lui de la Cité des vents. Henry Threadgill (saxes, flûtes), Roscoe Mitchell (saxes, flûte) et Muhal Richard Abrams (piano), tous les trois membres de l’AACM (Association for the Advancement « Made in Chicago » (ECM/Universal) rend compte de cette rencontre étonnante entre deux conceptions du jazz. À travers des compositions originales et des improvisations souvent débridées, laissant libre cours à des soli souvent illuminés mais toujours remarquables dans l’intensité. Une musique vraiment libre.
Le trompettiste/bugliste canadien Kenny Wheeler, décédé en septembre dernier à Londres, où il s’était installé dans les années 1950, aurait eu 85 ans en janvier. Musicien et improvisateur discret, malgré une discographie impressionnante, il avait enregistré en décembre 2013, dans les célèbres studios d’Abbey Road, « Songs for Quintet » (ECM/Universal), un album qui allait devenir posthume. Accompagné d’un bon quartet britannique, le leader, qui a choisi de s’exprimer uniquement au bugle, un instrument moins éprouvant physiquement que la trompette, présente une série de compositions personnelles climatiques, lyriques et parfois intimistes et mélancoliques. Un ultime disque, agréable et honnête.
Saxophoniste et clarinettiste basse originaire de Chicago, Chris Potter, qui a une carte de visite assez impressionnante, s’est surtout fait connaître au sein de la formation du contrebassiste Dave Holland. C’est vite oublier que celui qui a aussi travaillé notamment avec Herbie Hancock, Jim Hall, Pat Metheny ou John Scofield, est également un leader qui ne manque pas d’idées. Comme celle d’écrire pour un groupe de jazz pur augmenté d’un quatuor à cordes, comme on peut l’entendre dans « Imaginary Cities » (ECM/Universal), enregistré à la tête de l’Underground Orchestra. Une rencontre qui permet surtout au meneur d’hommes de montrer l’excellente qualité, l’inventivité et la richesse de sa technique immense. Elle permet aussi à un des coéquipiers de chez Dave Holland, le vibraphoniste Steve Nelson, de faire des étincelles sur ses lames. Chris Potter sera en concert le 25 février au New Morning à Paris.
Pianiste américain d’origine indienne, Vijay Iyer cite parmi ses influences des maîtres dans l’esthétique du trio piano-basse-batterie, comme Ahmad Jamal, Andrew Hill et surtout le Duke Ellington de « Money Jungle » (avec Charles Mingus et Max Roach). C’est donc tout naturellement à la tête de son propre trio (Stephan Crump, contrebasse ; Marcus Gilmore, batterie), qu’il a enregistré « Break Stuff » (ECM/Universal), une petite pépite du genre, renfermant des compositions personnelles, dont certaines empruntent aux sons urbains actuels, et de magistrales reprises de Thelonious Monk ou John Coltrane. Un trio qui existe depuis plus d’une décennie et qui continue à surprendre grâce à son extraordinaire cohérence et sa complicité musicale.
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