DES CHERCHEURS de l’université londonienne de King’s College ont annoncé leur intention de cloner des embryons à partir d’ovules de lapins et de noyaux de cellules humaines. Ces embryons seraient majoritairement constitués de matière issue du lapin, mais ils seraient commandés par l’ADN humain, a précisé le Pr Chris Shaw, le responsable de cette équipe de scientifiques. Ces embryons seraient uniquement utilisés dans le cadre de la recherche sur le développement des cellules souches et sur les maladies génétiques.
«La fertilité des lapins est légendaire, et il pourrait être possible d’utiliser des cellules humaines et de transférer le noyau de ces cellules dans des ovules de lapins», a expliqué le chercheur. «Légalement, la situation n’est pas claire, a-t-il reconnu, mais c’est quelque chose dont nous aimerions discuter avec la Hfea*. » Le Pr Shaw et ses homologues de King’s College détiennent une licence commune avec l’équipe du Pr Ian Wilmut, au Roslin Institute d’Edimbourg, en Ecosse, pour cloner des embryons humains à des fins thérapeutiques. Mais le manque d’ovules humains disponibles rend le travail des chercheurs difficile. Actuellement, leur seule ressource réside dans les ovules abandonnés à la suite de procédures de fécondations in vitro. Le Dr Chris O’Toole, membre de la Hfea, a reconnu que la question était délicate. «Mélanger du matériel humain et animal est une question complexe, qui n’est pas mentionnée directement et implicitement par la législation actuelle, a-t-il dit. Mais nous attendons avec impatience un cadre de travail plus clair et plus souple, à la suite de la révision de l’actuelle législation sur la fertilité engagée par le gouvernement. » Le gouvernement travailliste de Tony Blair a lancé une vaste consultation sur la nécessité de réviser la loi de 1990 sur la procréation assistée, afin de tenir compte des progrès de la science et de l’évolution des m?urs, avec notamment la question des couples homosexuels.
* The Human Fertilisation and Embryology Authority, instance britannique chargée de réglementer les activités d’aide médicale à la procréation et de recherche en embryologie.
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