Trois balles. Deux mains. Les balles qui volent passent de l'une à l'autre avec aisance. Ce jeu de jonglage, ou plutôt son apprentissage, vient d'offrir à des chercheurs allemands d'Iéna la possibilité de découvrir que, à l'image d'un muscle qui se développe, le cortex cérébral peut aussi prendre du volume.
Vingt-quatre participants, un peu d'habileté et surtout une IRM à haute résolution ont offert la révélation. Douze des volontaires (les autres servant de témoins) ont appris à jongler pendant trois mois. Une IRM a été réalisée avant l'apprentissage, une autre, une fois le geste acquis.
Entre les deux examens est apparue une expansion bilatérale de la matière grise, proportionnelle, en outre, à l'habileté des nouveaux artistes. Ce qui signe, aux yeux des chercheurs, l'existence, à un niveau anatomique, d'une plasticité corticale induite par l'apprentissage.
Les scientifiques ont voulu aller plus loin. Ils ont privé les jongleurs de leur nouveau passe-temps pendant trois mois et ont réalisé une nouvelle IRM. Hélas, l'expansion de la matière grise avait disparu ! Et, le plus souvent, les balles rataient les mains.
« Nature », vol. 427, 22 janvier 2004, pp. 311-312.
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