ENTRE AVRIL 2002 et janvier 2003, 36 patients présentant des hémorroïdes du premier ou deuxième degré pouvant être traitées en ambulatoire ont été admis au sein de la clinique chirurgicale de Naples où travaille l'équipe du Dr Francisco Selvaggi. Dans un premier temps, ils ont reçu un traitement médical (bains de siège tiède, correction des erreurs alimentaires, modificateurs de selles et utilisation de crème topiques) qui n'a pas permis de résoudre le problème en six semaines. Trois types de traitement leur ont alors été proposés devant l'échec du traitement médical : ligature élastique, coagulation par infrarouge, enfin, une nouvelle technique, la coagulation par radiofréquence. Douze d'entre eux ont accepté la radiofréquence, bien que ce type d'intervention n'ait pas été totalement évalué, neuf ont préféré la coagulation par infrarouge et cinq, la ligature élastique. Si la technique de ligature élastique reste, pour la société américaine de chirurgie du côlon, le traitement de référence, sa pratique s'accompagne d'un risque élevé de saignements (21 %) ou de thrombose (2 %). En outre, le geste doit être répété à trois ou quatre semaines d'intervalle chez les personnes présentant des formes sévères d'hémorroïdes. Avec la coagulation par infrarouge, l'incidence des saignements postopératoires est, elle aussi, de 21 %, et elle survient entre dix et quatorze jours après l'intervention (chute d'escarres). La radiofréquence, pour sa part, ne nécessite qu'une seule séance, et elle consiste à appliquer une source de chaleur (70 °C) sur une profondeur de 1 mm (par une sonde à énergie bipolaire) afin de modifier la nature des parois vasculaires rendant ainsi les vaisseaux non perméables. L'ensemble des interventions réalisées dans l'étude ont été pratiquées par le même chirurgien.
La durée moyenne de l'intervention par radiofréquence était de trente et une minutes. Localement, dans les suites de l'application de la sonde, les tissus traités apparaissaient comme une cicatrice. Les patients ont été revus par le chirurgien à deux, trois et six semaines, puis tous les trois mois pendant la première année. Les auteurs n'ont rapporté aucune complication peropératoire.
Suites plus simples.
Aucun des patients n'a présenté de saignement postopératoire ni de sepsis. Le taux de réhospitalisations a été nul. Deux patients se sont plaints de douleur modérée durant l'intervention et deux autres ont eu recours à des analgésiques dans les quarante-huit heures suivant le geste. Tous les sujets ont signalé une gêne pendant les quatre premiers jours et, pour un de ces patients, la gêne a duré treize jours. Une personne a été constipée pendant plus de trois jours et a eu recours à des laxatifs. A un an, 11 patients ne présentaient plus aucun symptôme.
Par rapport aux deux autres groupes, les suites ont été plus simples chez les sujets traités par radiofréquence. Les auteurs estiment que « des études à long terme et comparative doivent être mises en place afin de préciser la place des différents traitements des hémorroïdes internes ».
« Gastroenterol Clin Biol », 2005, 29 : pp. 939-344.
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