L'obésité et l'insulinorésistance sont des facteurs de risque de beaucoup de maladies métaboliques. De nombreux arguments sont en faveur d'un rôle de l'insuline dans la régulation de la balance énergétique.
L'étude américaine publiée dans « Nature Medecine » montre que des insulinomimétiques peuvent agir au niveau central et au niveau périphérique, et diminuer la consommation alimentaire, comme la prise de poids, de rats soumis à un régime hypercalorique.
Les chercheurs ont utilisé deux composés non peptidiques (Cpd 1 et Cpd 2), capables d'induire au niveau cellulaire les mêmes effets que l'insuline.
Dans un premier temps, ils ont injecté, dans les ventricules cérébraux de rats, du Cpd 1, une heure avant l'administration d'une solution de saccharose à 15 % pendant trente minutes. Une réduction de la consommation de l'aliment sucré a été observée dans les vingt-quatre heures suivant l'injection, de même qu'une diminution du poids corporel. Cet effet est dose dépendant et similaire à celui décrit avec l'insuline injectée en intracérébral.
Cette action passerait par une altération de l'expression de certains peptides de l'hypothalamus. Les chercheurs ont vérifié que des effets de toxicité de la molécule n'étaient pas en cause dans la diminution de la consommation alimentaire.
Une action périphérique et centrale
Dans un second temps, ils ont ajouté un analogue du Cpd 1, le Cpd 2, directement dans la nourriture des rats. Trois groupes de rats ont été constitué : l'un recevant un régime normal, un deuxième recevant un régime hypercalorique et le troisième, un régime hypercalorique et du Cpd 2.
Le gain de poids constaté chez les rats au régime hypercalorique n'a pas été observé lorsque du Cpd 2 était ajouté. La tendance à manger moins n'était pas significative.
Des modifications de la masse adipeuse ont été confirmées chez les rats soumis au régime hypercalorique : élévation de la masse graisseuse (deux fois plus que chez les rats au régime normal) au niveau de la graisse épididymaire blanche et interscapulaire brune, avec, à l'histologie, une hypertrophie plus grande des adipocytes de la région interscapulaire. Toutes ces modifications étaient atténuées sous Cpd 2. Cette action sur le tissu adipeux brun est probablement l'un des mécanismes d'action du Cpd 2.
Tolérance au glucose
L'hyperinsulinémie, l'insulinorésistance, l'hyperleptinémie et l'intolérance au glucose, souvent associées à l'obésité, ont été observées chez les rats soumis au régime hypercalorique seul et non avec le Cpd 2. Cette amélioration de la tolérance au glucose serait due à l'effet protecteur contre l'accumulation adipeuse.
En fait, le mécanisme de ces insulinomimétiques n'est pas tout à fait élucidé. Mais, contrairement à l'insuline - qui, au niveau périphérique, agit en augmentant les réserves énergétiques et le poids corporel -, l'administration de ces molécules, même au niveau périphérique, crée un effet catabolique net qui prévient le développement de l'obésité, en agissant au niveau des récepteurs centraux.
« Nature Medicine », vol. 8, n° 2, février 2002.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature