Très fréquente chez l'enfant, l'hypertrophie amygdalienne (HA) n’est une indication opératoire que lorsqu'elle se solde par une obstruction oro-pharyngée responsable de troubles du sommeil, de la déglutition ou de la phonation, anomalies du développement oro-facial ou problèmes orthodontiques. "L'amygdalectomie ou plutôt l'adénoamygdalectomie est le traitement de référence de l'obstruction symptomatique des voies aériennes supérieures (ce qui représente 2/3 des indications), avec une efficacité de 70-80%" rappelle le Dr Catherine Nowak (ORL, CHU du Kremlin-Bicêtre)
Rechercher un trouble obstructif du sommeil
L'interrogatoire des parents doit s'enquérir des manifestations nocturnes (ronflements, pauses respiratoires, parasomnie, sommeil agité, sueurs, nycturie, position en hyper extension de la tête) et diurnes (difficultés de l'éveil, troubles de l'humeur avec irritabilité, troubles de l'attention, de la mémoire, asthénie, somnolence diurne). Céphalées, vomissements, anorexie au petit déjeuner sont plus rares ; les déformations buccales et les troubles de la croissance ne surviennent que tardivement, dans les obstructions les plus sévères. La nasofibroscopie n'est pas systématique : l'adénoïdectomie aura lieu dans le même temps opératoire. Elle n'a d'intérêt que devant une discordance entre examen et symptomatologie cliniques, un syndrome polymalformatif ou un doute sur l'existence de plusieurs obstacles anatomiques ; elle sera alors éventuellement complétée par une imagerie.
Des complications chirurgicales bien réelles
La chirurgie reste grevée du risque d'obstruction résiduelle, surtout de complications respiratoires periopératoires, notamment en cas de facteurs de risque particuliers : un âge inférieur à 3 ans (2 fois plus de complications respiratoires) ; et certaines comorbidités (malformation cranio-faciales, maladies neuromusculaires, insuffisance cardiaque droite, obésité morbide, maladie métabolique et, à un degré moindre, hyperactivité bronchique).
Angines oui, pharyngites non
L'amygdalectomie est à discuter devant des angines récidivantes (au moins 5 épisodes par an), une amygdalite chronique symptomatique de plus de 3 mois ou un phlegmon amygdalien récidivant. A l’inverse, elle n'est pas indiquée dans les pharyngites récurrentes. Les autres indications sont plus anecdotiques : traitement de la fièvre périodique après échec de la corticothérapie ; complications infectieuses des angines à streptocoque ßhémolytique ; amygdalectomie "à chaud" dans une angine aigue dyspnéisante ou un abcès parapharyngé. Enfin, l’amygdalectomie peut être pratiquée à visée histologique devant une HA unilatérale suspecte de malignité.
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