Vos malades ont lu
« Cosmopolitan », décembre 2002
Ce mois-ci, les lectrices de « Cosmopolitan » apprennent, grâce à la « synergologie », comment décrypter les gestes d'amour de leurs compagnons. « Un simple geste, une façon de se gratter, ou la position d'une main sont aussi clairs et directs qu'un "moi vouloir toi" ». Ces gestes, aussi involontaires qu'un lapsus, trahissent l'inconscient. On peut dire une chose avec la voix et son contraire avec le corps. Il s'agit, selon les psychologues, d'un mode de langage primitif lié au développement humain : le langage non verbal. Plus l'homme se socialise, plus ce type de langage se développe. « Dans une société où les rapports entre les gens, et en particulier entre les hommes et les femmes, sont de plus en plus politiquement corrects, la difficulté d'exprimer ses sentiments par les mots s'accroît ». Selon Philippe Turchet, spécialiste de la communication non verbale, celle-ci s'est développée avec l'apparition du christianisme dans la société antique romaine où l'on s'embarrassait moins de convenances et où le corps était exposé et les contacts plus directs.
Aujourd'hui, nous sommes donc condamnés à déchiffrer ce corps qui a développé son propre langage. Heureusement, il est universel et dans toutes les régions du monde, se frotter « l'arc de Cupidon » (la lèvre supérieure) est un signe de désir.
Manger des légumes, c'est branché
« Le Point », 6 décembre 2002
« Rien à voir avec les végétariens traditionnels qui militent contre la souffrance animale. Les nouveaux adeptes du végétal ne sont pas des idéologues de l'assiette, ils n'ont qu'un objectif : être en bonne santé et garder la ligne ». « Le Point » leur consacre sa une. Il y sont décrits comme branchés, aisés et soucieux de leur santé. Pour eux, manger quantité de fruits et légumes constitue un art de vivre. Mais ils sont aussi capables de craquer pour un steak, au grand dam des 200 000 végétariens purs et durs que compte la France.
Ils s'appellent Philippe Starck, Carole Bouquet, Juliette Binoche, ou encore Tom Novembre ou Mireille Darc. Mais si l'on en juge par l'augmentation de 20 % du chiffre d'affaires des 13 000 détaillants spécialisés, beaucoup les ont rejoints. Les fruits et légumes sont à la mode et, pour une fois, scientifiques et médecins sont d'accord. Ils ont même leur galerie d'art, ouverte l'an dernier à Paris : « Les artistes que nous accueillons déclinent leurs uvres autour des fruits et légumes, qu'il s'agisse de monter une installation avec des papiers d'agrumes ou de fabriquer des couleurs à partir d'épinards ou de carotte », explique Christian Spotti.
Mais cette nouvelle tendance n'est peut-être réservée qu'aux plus aisés. Car, prévient Pierre Combris (Laboratoire de recherche sur la consommation de l'INRA), « les 20 % de gens qui possèdent les plus faibles ressources en consomment deux fois moins que les 20 % qui affichent les plus hauts revenus ».
Les plantes aussi
« Alternative Santé - l'Impatient », décembre 2002
« Alternative Santé - l'Impatient » s'est arrêté dans une herboristerie, au 42 de la rue Saint-André-des-Arts, à Paris. On s'y bouscule, les demandes de conseils fusent. Une douleur cervicale d'arthrose ? De l'Harpagophytum et un gel anti-inflammatoire à base de plante. Peau desséchée de bébé ? Une huile végétale à base de matricaire. Des maux de gorge ? Mélange d'huiles essentielles (niouli et thym). Le conseil est éclairé. A celui qui souhaite se procurer quelque chose pour un ami souffrant de maux d'estomac, on dit de faire venir la personne concernée et on lui suggère d'aller consulter un médecin.
De telles enseignes sont aujourd'hui peu nombreuses. L'herboristerie est l'appellation traditionnelle dévolue à une officine tenue par un diplômé d'herboristerie (il n'est plus délivré en France depuis 1941) ou par un pharmacien qui a, dans son cursus, étudié les plantes médicinales et leurs indications thérapeutiques. Contrairement aux magasins de produits naturels ou aux rayons des supermarchés, la vente n'y est pas limitée (36 plantes autorisées) mais couvre l'ensemble des plantes disponibles (900 à l'herboristerie de la rue Saint-André-des-Arts).
Le Dr Paul Goetz (phytothérapeute à Strasbourg) rappelle les vertus de la phytothérapie : « Nous savons par expérience que le totum végétal a des effets supérieurs au total des effets des principes actifs. » La plante libère des principes actifs, mais aussi des prodrogues qui, dans l'organisme, se transforment en composants actifs. « Les médicaments allopathiques qui contiennent une molécule de la plante n'ont pas ses effets globaux. En phytothérapie, les effets secondaires sont moins fréquents. »
Mais, attention à l'automédication ! Les interactions existent. Le millepertuis, par exemple, « peut soit annuler l'effet d'un médicament (certains antiviraux) soit au contraire le potentialiser (certains antidépresseurs) ».
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