LES PROTÉINES NALP12 (ou NALRP) appartiennent à la famille de protéines CATERPILLAR, impliquées dans la reconnaissance des molécules microbiennes et dans l'activation des réponses immunitaires et inflammatoires qui en découlent.
Des résultats récents indiquent que dans certaines maladies, les troubles immunitaires et inflammatoires pourraient être liés à un défaut portant sur les NALP. On situe dans cet ensemble de maladies la fièvre périodique héréditaire (FPH), qui est une maladie à transmission mendélienne. Elle se caractérise par des épisodes récurrents de fièvre et d'inflammation systémique, se compliquant parfois d'amyloïdose.
En se fondant sur des critères cliniques, six troubles différents ont été distingués dans l'entité PFH : la fièvre méditerranéenne familiale (FMF), le syndrome TRAPS (syndrome périodique associé au récepteur 1 du TNF), le syndrome d'hyper-IgD associé à un syndrome de fièvre périodique (HIDS), le syndrome auto-inflammatoire froid (FCAS), le syndrome de Muckle-Wells (MWS) et le syndrome chronique infantile neurologique cutané et articulaire (CINCA, aussi connu comme la maladie inflammatoire multisystémique néonatale).
Le diagnostic de ces troubles est souvent difficile à établir et les distinctions cliniques de l'un à l'autre peuvent être problématiques. Pourtant, il est essentiel de confirmer un diagnostic, afin d'éviter des examens inutiles et de mettre en place un traitement adéquat.
Des progrès ont été réalisés pour élucider les fondements moléculaires de ces maladies. Les gènes MEFV, TRANSF1A et MVK ont été trouvés impliqués respectivement dans la FMF, le TRAPS et le HIDS. Des mutations portant sur NALP3 sont associées à la FCAS, au MWS et au CINCA, ce qui montre que ces trois entités cliniques sont en fait un seul et même syndrome, avec des variabilités d'expression phénotypiques.
Une mutation non-sens chez deux jumeaux et leur père.
Le travail des généticiens de l'INSERM ajoute des données à la compréhension des syndromes de fièvre périodique héréditaire. En utilisant une approche par gène candidat, I. Jéru, S. Amselem et coll. (INSERM U654), chez deux familles porteuses d'un syndrome de fièvre périodique, établissent la présence de deux nouvelles mutations portant sur NADPL12.
Ainsi, le séquençage de NALP12 a révélé une mutation non-sens hétérozygote chez deux jumeaux, ainsi que chez leur père, présentant des symptômes à la fois d'un FCAS et d'un MWS. Ce qui confirme un peu plus l'hétérogénéité de ces troubles.
La seconde mutation, qui est une anomalie d'épissage, est identifiée chez un enfant de l'autre famille, présentant un syndrome de fièvre périodique comportant des signes cliniques de FCAS.
Des similitudes et des signes distinctifs.
On note que les trois enfants partagent des similitudes phénotypiques : début de la maladie au cours de la première année de la vie ; des attaques fréquentes (plus d'une par mois) ; les épisodes sont déclenchés par une exposition générale au froid ; et dans les deux familles, les attaques durent plusieurs jours, avec une fièvre supérieure à 40 °C, des arthralgies et des céphalées. On note aussi des signes distinctifs, tels qu'une urticaire et une perte de l'audition dans une famille, des aphtes et une lymphadénopathie dans l'autre.
Des gènes de la famille des protéines NALP ont déjà été impliqués dans différentes pathologies telles que la môle hydatiforme, le vitiligo associé à une maladie auto- immune, la sclérose en plaques, la maladie de Crohn et le syndrome de Blau. A l'évidence, NALP joue un rôle dans la pathogénie de maladies auto-immunes et inflammatoires. Des études in vitro cherchent maintenant à en savoir un peu plus long.
« Proc Natl Acad Sci », édition en ligne.
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