C’EST LA PLUS grande étude génétique dans ce trouble du comportement alimentaire qu’est l’anorexie mentale qui a été réalisée jusqu’ici, impliquant une grande cohorte. Des études dans des familles et d’autres chez des jumeaux ont suggéré que l’anorexie mentale pouvait avoir une forte imprégnation génétique.
Hakon Hakonarson et le groupe « Price Foundation Collaborative Group » (Philadelphie, États-Unis) ont eu l’idée de réaliser une étude d’association du génome entier (GWA) à la recherche des polymorphismes portant sur un nucléotide (SNPs), des variants courants de gènes qui aident à désigner une région de gènes provoquant une augmentation du risque de survenue de la maladie. Ce travail a été mené chez 1 033 jeunes anorexiques (avec seulement 24 garçons) et chez 3 733 témoins (âge moyen de la cohorte : 27 ans). L’équipe a également effectué en parallèle la recherche des variations du nombre des copies des variants (CNVs), qui peuvent également avoir un impact important sur le risque.
« Nous n’avons pas décelé d’indices montrant que les cas d’anorexie mentale ont davantage de CVN dans leur génome que les témoins, ni qu’ils ont une surreprésentation de CNVs rares ou de grande taille.»
Une délétion 13q12.
Cependant, les auteurs ont détecté quelques régions possédant des CNV rares et qui ne sont observés que dans les cas d’anorexie mentale : et un CNV perturbant la région CNTN6/CNTN4.
« Nous confirmons les résultats d’études antérieures sur l’anorexie mentale, qui ont montré que le gène OPRD1 et la région HTR1D confèrent un risque. Nous n’avons pas détecté d’autres candidats évidents, mais une liste de gènes potentiellement impliqués est apparue, les allèles devant être étudiés plus avant. »
Les chercheurs concluent à des « indices intrigants concernant des gènes qui méritent plus ample investigation, notamment des gènes actifs dans la signalisation interneuronale et le façonnage des interconnexions neuronales. » Pour eux, de nombreux gènes candidats demeurent inconnus.
L’anorexie mentale est plus fréquente chez les jeunes filles, affectant environ 9 pour mille femmes aux États-Unis. Les patients refusent la nourriture, perdent du poids et ont une image distordue d’eux-mêmes. L’anorexie mentale est le trouble psychiatrique assorti de la mortalité la plus élevée de toutes les maladies psychiatriques.
Molecular Psychiatry, publication avancée en ligne le 16 novembre 2010.doi : 10.1038/mp.2010.107
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