LA TUBERCULOSE a une prévalence élevée à l’échelle mondiale. On estime qu’un tiers de la population mondiale est infecté par Mycobacterium tuberculosis et que ce germe a occasionné à peu près 1,7 million de décès en 2001. La majorité des individus demeurent asymptomatiques. Toutefois, 10 % développent une maladie active, sous l’influence d’un nombre élevé de facteurs (interactions hôte-pathogène, composantes environnementales…).
La génétique joue son rôle, comme en témoigne un nombre croissant d’observations. L’une des plus surprenantes est la découverte d’un locus unique qui peut gouverner la susceptibilité de la souris à l’infection par le bacille de Calmette et Guérin (BCG) et «a sans doute l’influence la plus grande connue à ce jour en matière de génétique de la tuberculose», indiquent les auteurs d’un nouveau travail.
Le gène identifié sur ce locus, Nramp 1, contrôle la susceptibilité au bacille du BCG, mais aussi à d’autres micro-organismes : salmonelles, Leishmania, d’autres mycobactéries… A proximité, on a détecté chez la souris un gène, sst1 (Susceptibility to Tuberculosis), qui contrôle la progression de la forme pulmonaire de la maladie.
Ils sont situés sur le chromosome 1 du génome murin.
D’autres travaux mentionnent la présence d’un autre gène, Ipr 1 (Intracellular Pathogen Resistance 1) associé à la résistance à la maladie. Il est fortement exprimé dans les poumons et les macrophages de souches de souris résistantes et non chez celles qui sont sensibles.
Invitro, on a observé que l’expression d’un transgène dans les macrophages permettait de reproduire les effets majoritaires observés invivo, à savoir la capacité à contrôler la croissance de Mycobacterium tuberculosis et à induire l’apoptose des cellules infectées. Étant donnée l’importance de cette découverte, on a étudié les polymorphismes du gène homologue chez les humains, SP110. Kerrie Tosh et coll. publient l’étude de données recueillies dans des populations africaines.
Chez 219 familles de Gambie, on a étudié les polymorphismes portant sur un seul nucléotide (SNP) du gène SP110 et on les a associés à l’évolutivité et au pronostic de l’infection par M.tuberculosis.
Parmi 20 polymorphismes, on en a décrypté 3 dont l’association est sérieuse. De plus, ils se révèlent plus fréquemment transmis à la descendance. Ensuite, les données provenant de 99 familles de la République de Guinée et 102 familles de Guinée-Bissau ont été ajoutées. Ce qui a permis de circonscrire de manière plus étroite les déterminants génétiques. Il est resté deux allèles du gène RS qui sont associés à la susceptibilité à la tuberculose, avec une très haute significativité.
La réponse par l’interféron.
La réponse par l’interféron pourrait participer au mécanisme de la susceptibilité et de la résistance via ces gènes, estiment les auteurs, qui soulignent la nécessité d’utiliser des moyens de décryptage génétiques variés, pour déterminer plus facilement les gènes qui participent à une maladie aussi complexe.
« Proc Natl Acad Sci USA », édition en ligne avancée.
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