DE NOTRE CORRESPONDANTE
«Tolérance zéro», indiquent-ils.
Déterminés à défendre avec détermination leur profession, des généralistes du 8e arrondissement de Lyon, syndiqués à MG-69, ont convié la presse pour dénoncer les propos, jugés « méprisants », tenus dans l'hebdomadaire « Tribune de Lyon » du 18 septembre par une de leurs consoeurs, pédiatre, installée en secteur II dans le même quartier qu'eux, le Dr Geneviève Bonjean-Colmart. Dans l'article intitulé « Les médecins lyonnais sont-ils trop chers ? », quatre phrases du témoignage de cette pédiatre les ont heurtés. Voici les deux premières : «Nous ne pratiquons pas le même métier qu'un généraliste. Nous n'avons pas de consultations où une personne âgée vient juste récupérer une ordonnance et repart.»
Et les deux suivantes : « Le secteurII est peut-être une barrière pour certains patients, mais on prend plus de temps avec lui. Et puis, si on veut le meilleur, il faut y mettre le prix.»
Lettre ouverte.
Jugeant qu'une bonne médiatisation aurait sans doute plus d'impact qu'une plainte directe devant l'Ordre, ces généralistes ont rédigé une lettre ouverte à leur consoeur, dans laquelle ils lui font part de leur indignation, la convie à passer une journée avec l'un d'eux, «afin de partager le quotidien d'une journée de généraliste», et, enfin, lui demandent «d'apporter une rectification immédiate dans la presse». À défaut de réaction de sa part, ils la menacent de saisir collectivement l'Ordre des médecins sur ces faits. Interrogée par « le Quotidien », le Dr Bonjean-Colmart affiche un certain désarroi. Elle affirme avoir été « abusée » par le journaliste de l'hebdomadaire qui ne lui aurait pas spécifié que son nom apparaîtrait dans l'article ; «Il m'appelait pour une enquête et non pour une interview», se défend-elle, niant, par ailleurs, avoir tenu les propos publiés, ni même avoir évoqué «l'exercice des médecins généralistes». Quant au président du conseil de l'Ordre des médecins du Rhône, le Dr Patrick Romestaing, qui, bien que certains de ses propos soient également cités dans cet article, indique ne pas l'avoir lu, il assure que «si des paroles déplacées ont vraiment été tenues», cette pédiatre serait convoquée par l'Ordre afin de lui rappeler les principes élémentaires de la confraternité.
À la fin de 2007, une plainte avait failli être déposée devant l'Ordre contre une psychiatre de Villefranche-sur-Saône qui, sur les ondes nationales, avait accusé les généralistes d'incompétence au travers de leurs prescriptions de psychotropes. «Il n'y a pas eu de poursuite car elle a fait amende honorable», indique le président du syndicat MG-69, Roger Bolliet. En revanche, avec son confrère Bruno Deyrieux, il a lui-même porté plainte devant l'Ordre contre le président de SOS-Médecins, le Dr Émile Hobeika, lequel avait reproché aux généralistes, et par voie de presse, de ne pas avoir correctement assuré la permanence des soins à la fin de 2007. Invité récemment à une séance de conciliation, le président de SOS-Médecins ne serait pas venu.
Pause exceptionnelle de votre newsletter
En cuisine avec le Dr Dominique Dupagne
[VIDÉO] Recette d'été : la chakchouka
Florie Sullerot, présidente de l’Isnar-IMG : « Il y a encore beaucoup de zones de flou dans cette maquette de médecine générale »
Covid : un autre virus et la génétique pourraient expliquer des différences immunitaires, selon une étude publiée dans Nature