DE NOTRE CORRESPONDANTE
«IL NE S'AGIT PAS D'UN conflit tarifaire, nous réclamons simplement la justice et l'égalité de traitement», tient à préciser d'emblée Geneviève Royannez, généraliste à Romans-sur-Isère et déléguée régionale de MG-France.
En janvier dernier, l'intersyndicale regroupant les organisations ayant obtenu la majorité des suffrages lors des élections professionnelles et opposées à la convention médicale (en particulier MG-France, la FMF et Espace Généraliste) avait voté à l'unanimité la décision de coter la consultation de médecine générale en CS.
Dans un premier temps, la caisse primaire d'assurance-maladie (Cpam) de Valence avait adressé des courriers d'avertissement aux généralistes concernés. «Mais ces courriers n'ont pas été suivis d'effet», explique Pierre Duplatre, directeur de la CPAM. Aussi, la caisse a décidé de tenter «une action pédagogique» auprès des patients afin «qu'ils défendent eux-mêmes leurs propres intérêts». Dans ce courrier, «j'invite le patient à en parler avec son médecin, explique Pierre Duplatre, en spécifiant que nous sommes au courant que son généraliste ne respecte pas les tarifs de la convention». Selon lui, la cotation à 23 euros ne concernerait que 3 % des consultations dans le département, «soit une vingtaine de généralistes, plus des sympathisants qui cotent de temps en temps à 23euros». Cette comptabilité étonne un peu Geneviève Royannez, qui fait observer «que, au plus fort du mouvement, la caisse parlait plutôt de 150 généralistes qui cotaient en CS».
Devant cette détermination de l'assurance-maladie, MG-26 avait appelé, la semaine dernière, médecins et patients à manifester à Valence devant la caisse primaire.
En même temps, le syndicat lançait une contre-offensive pour revendiquer l'égalité de traitement avec les spécialistes.
Question d'image.
«Nous sommes spécialistes et les spécialistes cotent en CS, argumente le Dr Royannez ; c'est donc aussi une question d'image, de reconnaissance de notre spécialité et d'avenir de notre profession, sachant que même les DES qui sont sortis en novembre n'auront pas le droit de coter en CCS.»
Tant que la convention n'a pas pris acte de ce changement, la caisse de Valence entend néanmoins faire respecter le cadre établi, affirmant au passage avoir été interpellée par des assurés qui lui auraient reproché «de fermer les yeux sur des augmentations de tarifs unilatérales», indique Pierre Duplatre. « J'espère qu'on va arriver à convaincre les médecins à rentrer dans le droit chemin», poursuit-il, en avertissant que, le cas échéant, les généralistes concernés s'exposeraient alors à une suspension de paiement des cotisations sociales, voire à un déconventionnement.
De son côté, MG-26 a donc décidé de déposer une plainte contre la CPAMm pour «abus de confiance», reprenant le même argumentaire qu'en 1991, pour obtenir alors la consultation à 100 francs.
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