« Mme F., 41 ans, se plaint de fuites urinaires de plus en plus fréquentes quand elle fait un effort, qu'elle tousse ou qu'elle rit. Elle se demande s'il y a des traitements pour soigner ce symptôme qui la gêne vis-à- vis de l'entourage... »
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Source d'embarras et de gêne sociale, l'incontinence urinaire est difficile à aborder en consultation autant par pudeur de la part du médecin que par les réticences des patients. Au médecin de prendre l'initiative pour aborder ce sujet chez les sujets à risque et pour mettre à l'aise son patient. Si des réticences se manifestent, il faut alors les respecter, quitte à aborder le sujet ultérieurement en tendant des perches à l'occasion d'une autre consultation. Pourquoi de telles réticences ? C'est que l'incontinence urinaire est associée à des représentations négatives comme celles du manque d'hygiène et des mauvaises odeurs, ou de l'incontinence du sujet âgé.
Repérer les facteurs de risque
Nombreuses sont les circonstances propices à la survenue d'une incontinence urinaire : avancée en âge, multiparité, traumatismes gynéco-obstétricaux à l'occasion de l'accouchement, chirurgie pelvienne, obésité, activité physique intense... Autant de facteurs de risque à repérer et qui sont l'occasion d'aborder d'une manière naturelle cette question de l'incontinence urinaire. Selon la Haute Autorité de santé (HAS)*, la prévalence de cette pathologie fonctionnelle est élevée (entre 10 et 53 % selon les populations étudiées), elle altère considérablement la qualité de vie, peut être symptomatique d'une autre pathologie sous-jacente (infection urinaire) et bénéficie aujourd'hui de thérapeutiques efficaces.
La iatrogénie comme cause réversible
Une fois le symptôme mis à jour, il existe de nombreuses incontinences urinaires potentiellement réversibles : erreurs hygiéno-diététiques comme des apports hydriques excessifs ou une consommation importante de café ou de thé, une faiblesse du plancher pelvien qui peut être améliorée par une rééducation urogénitale, ou la prise de médicaments comme les diurétiques, les alpha-bloquants, ou celle d'antidépresseurs, antipsychotiques ou antiparkinsonniens qui favorisent une rétention urinaire et une incontinence par regorgement. Ces prescriptions doivent être recherchées avant toute investigation sur une cause organique. A noter qu'il faut conseiller après chaque accouchement de faire une rééducation urogénitale afin de prévenir une incontinence ultérieure, en particulier si l'accouchement a été difficile.
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