L'EQUIPE française de Thibaud Damy et coll. (Inserm U572, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris) s'est appuyée sur des données expérimentales suggérant que le NO généré sous l'effet des isoformes neuronales et endothéliales de la NO synthétase (eNOS et nNOS) module l'état inotrope du myocarde, c'est-à-dire la force de contraction des cardiomyocytes.
Les chercheurs ont tenté d'évaluer la contribution du NO dans la physiopathologie de l'insuffisance cardiaque. Pour cela, une comparaison de l'expression, de la localisation et des activités spécifiques des isoformes de NOS présentes dans le myocarde de patients ayant une cardiomyopathie dilatée et chez d'autres personnes décédées de traumatisme ou d'hémorragie intracrânienne a été réalisée.
Un recueil de tissu cardiaque a été effectué chez 13 patients à l'occasion d'une transplantation cardiaque pour une insuffisance cardiaque terminale liée à une cardiomyopathie dilatée idiopathique (âge moyen de 47 ans).
L'activité spécifique des isoformes de NOS a été mesurée dans les tissus myocardiques du ventricule gauche.
L'expression de eNOS est diminuée.
Les auteurs notent que l'expression de l'eNOS est diminuée de manière significative dans les cœurs atteints de cardiomyopathie dilatée. Ce qui a déjà été rapporté dans d'autres publications. Ils observent aussi que le nNOS est exprimé à des taux significativement plus importants chez ces patients. Ainsi, constate-t-on, dans les cœurs malades, que plus de 80 % de l'activité NO synthétase est celle de nNOS, comparativement à moins de 20 % dans les cœurs sains. « L'augmentation de l'une pouvant contrebalancer la réduction de l'autre », notent-ils.
Les Français ont ensuite cherché la localisation de l'enzyme. Et trouvé un déplacement du nNOS, dont l'expression au niveau du réticulum endoplasmique est réduite (là où il existe normalement), alors qu'elle est augmentée au niveau de la membrane cellulaire.
Les observations de Thibaud Damy et coll. sont importantes parce qu'elles peuvent fournir des éléments nouveaux pour comprendre non seulement l'insuffisance cardiaque primitive, mais aussi des atteintes secondaires comme les arythmies, l'arrêt cardiaque, l'infarctus du myocarde, le vieillissement et les infections, commente dans un éditorial Joshua Hare (Baltimore).
« The Lancet », vol. 363, 24 avril 2004, pp.1365-1367, et commentaire, pp. 1338-1339.
INSERM U572, avec la collaboration de Londoniens (A.MS.hah et coll.), de Grenoblois (I. Marty) et d'Allemands (G. Hasenfuss).
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